NEW YORK (Nations Unies) -- A l'occasion d'une visite de deux jours en République centrafricaine, le vice-secrétaire général de l'ONU, Jan Eliasson, a rappelé que la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies dans ce pays (MINUSCA) était là pour protéger la population face aux violences.
"Le mois d'octobre a été particulièrement violent. Cela a eu pour résultat la mort tragique de nombreuses personnes et plusieurs blessés, notamment ici à Bangui, à Bambari ou à Kaga Bandoro. Nous avons tiré les leçons de ces évènements douloureux et ferons tout ce qui est en nos capacités pour prévenir de telles atrocités", a dit M. Eliasson lors d'un discours prononcé devant l'Assemblée nationale à Bangui.
Le vice-secrétaire général a fortement condamné ces violences et a assuré la détermination des Nations Unies "à faire toute la lumière sur l'incident regrettable de lundi dernier à Bangui ", en référence à des manifestations contre le gouvernement et les Nations Unies qui ont été accompagnées de violences le 24 octobre.
"La MINUSCA soutiendra toute demande formulée par les autorités judiciaires de la République centrafricaine à cet effet", a-t-il ajouté.
"J'affirme sans ambiguïté que la Mission est là pour protéger la population centrafricaine et elle le fera en toute impartialité. Nous respectons le droit de chacun de manifester pacifiquement et protégerons ce droit si nécessaire", a-t-il encore dit. " Mais, je vous appelle aussi à ne pas céder aux discours provocateurs ou aux tentatives de déstabilisation de vos nouvelles institutions démocratiques par les ennemis de la paix. Nous devons ensemble faire front contre ceux qui veulent empêcher la marche résolue et pacifique du pays vers plus de progrès et de prospérité partagée".
Lors de sa visite entamée mardi, M. Eliasson a notamment rencontré le président Faustin-Archange Touadéra.
"Pour venir ici, j'ai traversé la ville et j'ai été frappé de constater les progrès considérables accomplis par la République centrafricaine et la vitalité de son peuple", a-t-il dit aux membres de l'Assemblée nationale.
Selon lui, le succès des élections peut servir d'exemple pour l'Afrique centrale et tant d'autres pays du monde.
"Votre élection à cette Assemblée et le rétablissement de l'ordre constitutionnel n'auraient pas été possibles si les forces de la paix n'avaient pas vaincu les forces de la haine", a-t-il souligné.
Le vice-secrétaire général a estimé que pour aller de l'avant, "il faudra traiter les causes profondes du conflit, mettre fin à l'impunité, favoriser l'ouverture politique et lutter contre la marginalisation de certains groupes et de certaines communautés".
"Devant vous aujourd'hui, je réaffirme la profonde détermination de l'Organisation des Nations Unies et de la communauté internationale à honorer pleinement leur partenariat avec la République centrafricaine", a ajouté M. Eliasson. "En ce qui concerne l'ONU, l'appui que nous avons fourni dans les domaines de l'aide humanitaire, de la réconciliation, du relèvement et du développement, et bien entendu, la présence de la MINUSCA, sont les preuves de notre engagement".
Il a précisé que l'ONU continuera d'exiger des Casques bleus une conduite exemplaire et un respect strict de la politique de tolérance zéro contre l'exploitation sexuelle et les abus sexuels.