Les Nations unies ont "tiré les leçons" des récentes violences en Centrafrique, a assuré son vice-secrétaire général en visite à Bangui, où il a promis "un plan national pour le relèvement" de ce pays toujours menacé par les groupes armés.
Le vice-secrétaire général des Nations unies, Jan Eliasson, a terminé jeudi une visite de trois jours, intervenue entre la fin officielle de l'opération militaire française Sangaris proclamée lundi et une "conférence des donateurs" à Bruxelles le 17 novembre.
"Le mois d’octobre a été particulièrement violent", a-t-il souligné mercredi devant les députés centrafricains, dans une allusion aux affrontements à Kaga-Bandoro (au moins 37 morts), Bambari (25 morts dont six gendarmes) et dans la capitale Bangui (une dizaine de victimes).
"Nous avons tiré les leçons de ces évènements douloureux et ferons tout ce qui est en nos capacités pour prévenir de telles atrocités", a-t-il ajouté alors que le manque de réactivité des Casques bleus de la Minusca (12.500 au total) a été mis en cause à Kaga-Bandoro.
L'ONG Human Rights Watch (HRW) avait ainsi demandé mardi aux Nations unies de renforcer la protection des civils, dans un rapport sur ces violences perpétrées par des miliciens ex-séléka majoritairement musulmans.
"Avec le gouvernement centrafricain, l’Union européenne, l’ONU, et la Banque mondiale, nous avons élaboré un +plan national pour le relèvement+. Ce plan sera présenté et examiné à la conférence des donateurs à Bruxelles le 17 novembre, où je dirigerai la délégation des Nations Unies", a ajouté M. Eliasson.
Les besoins de la Centrafrique s'élèverait à trois milliards de dollars sur cinq ans, indique-t-on de source onusienne.
Pendant son séjour, le haut-responsable de l'ONU a rencontré le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, et effectué des visites sur le terrain.
"Je suis venu écouter vos doléances pour les transmettre à Bruxelles", a-t-il ainsi déclaré aux habitants du quartier musulman du PK5, théâtre dimanche soir d'un règlement de compte meurtrier entre groupes d'auto-défense ex-séléka.
"Ayez espoir. La communauté internationale fera tout pour vous aider à vous en sortir", a-t-il promis aux déplacés du camp de Mpoko, situé près de l'aéroport de Bangui.
La Centrafrique peine à se relever du chaos des massacres communautaires commencés après le renversement en 2013 du président François Bozizé par les séléka, dont la prise du pouvoir avait entraîné la contre-offensive des rebelles anti-balaka principalement chrétiens.