En proie à une instabilité politique et économique, la Centrafrique c’est tourné vers les pays de la région pour lui apporter un soutien en matière de captation d’investissements et d’assistance sécuritaire. Bangui attend également les conclusions du programme triennal du FMI qui vient d’examiner l’état économico-financier du pays et dont les observations conditionneront une hypothétique aide du FMI.
Le président centrafricain Faustin Archange Touadéra, est actuellement en visite en Côte d'Ivoire. Le but de cette étape ivoirienne est de décrocher l'aide du président Ouattara au projet de reconstruction centrafricain. Un soutien qui devrait se traduire par un appui technique et diplomatique lors d'une conférence de bailleurs de fonds en faveur de Bangui qui devrait se tenir prochainement à Bruxelles.
Cette visite devrait également englober un round de négociation avec la Banque africaine de développement (BAD) dont le siège se trouve à Abidjan. Touadéra compte décrocher un appui financier de l'institution panafricaine pour son programme de sortie de crise. La Centrafrique a en effet, vu ses prévisions de croissance subir un léger repli. Initialement fixée à 5,2% en 2016 et 5,5% en 2017, la croissance du PIB de Bangui devrait se situer à 4,5 % en 2016. Le FMI pour sa part, s'attend à un taux de 5 % pour 2017. Du côté de l'inflation annuelle moyenne, les prévisions actuelles la situent à 5,1 %, contre un taux prévisionnel de 4 %. Une situation qui se conjugue à la crise sociopolitique qui a entraîné une diminution des recettes. Le gouvernement veut atteindre 5,5 % de croissance, ramener l'inflation à 3 % et réduire le déficit primaire intérieur à 1 % du PIB d'ici 2019.
L'enjeu de la stabilité
C'est justement pour réaliser ces objectifs de croissance que l'Etat centrafricain compte se tourner vers les bailleurs de fonds internationaux. Une aide extérieure qui reste conditionnée par la fin des combats et une restauration effective de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire. Un objectif qui reste hors d'atteinte, notamment suite au retrait des forces françaises déployées dans le pays et les mauvaises relations entre les populations civiles et les forces de maintien de la paix de l'ONU. S'y ajoutent, la résilience des milices Séléka et anti-Balaka qui ont réussi à conserver leur arsenal et leur capacité de nuisance.
Cet impératif de retour à la stabilité a poussé les autorités centrafricaines à solliciter l'appui technique de la Côte d'Ivoire. Un soutien qui porte notamment sur la duplication du processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) qui a été mené par Yamoussoukro après la guerre civile d'avril 2011. Le soutien militaire ivoirien devrait également comporter un volet formation. En clair, l'Ecole de formation des armées pourrait accueillir des officiers des forces armées centrafricaines (Faca), dans les mois à venir.