Bangui – D’ici sept jours, la République Centrafricaine sera à Bruxelles pour négocier des fonds pour exécuter son plan de Relèvement et de Consolidation de la Paix (PRCPA). Le pays espère par cette troisième Table ronde mobiliser des fonds pour relancer son économie et se stabiliser après trois années de violences qui ont ébranlé son tissu socioéconomique.
A la veille de ce troisième grand rendez-vous des bailleurs sur la RCA qui est tant attendu par les centrafricains, n’est-t-il pas indispensable de rappeler les précédentes tables que les différents régimes qui se sont succédés ont organisées ?
Après la prise du pouvoir par la force du Général François Bozizé le 15 mars 2003, l’économie centrafricaine était aux abois. Pour sa redynamisation, le pouvoir avait initié le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP 1).
Ainsi, le 26 octobre 2007, le gouvernement du Premier Ministre Elie Doté était à Bruxelles (Belgique) devant les bailleurs de fonds pour présenter son plan de développement contenu dans le DSRP première génération. Le Président de la République, François Bozizé était aussi présent dans la capitale belge.
A l’issu de cette table ronde, la communauté des bailleurs de fonds ont promis 300 milliards de Fr CFA à la RCA pour une période de 3 ans. Pour les observateurs, cette rencontre est une réussite car, elle est « l’œuvre de la nation toute entière après avoir consenti d’énormes sacrifices».
Cette première table ronde avait mobilisé 17 pays, 25 organisations internationales et d’institutions financières et deux ONG internationales qui étaient à Bruxelles en qualité d’observateurs.
La Centrafrique ne s’était pas arrêtée là pour mobiliser des fonds pour son développement. Elle a encore initié un second rendez-vous avec les bailleurs à Bruxelles.
Bruxelles bis avec le DSRP 2 :
Quatre ans plus tard, le 17 juin 2011, les bailleurs et partenaires financiers ont promis 10 milliards de dollars US, soit 400 milliards de francs CFA à la RCA. La cagnotte a été inscrite dans le cadre de la 2e génération du Document de Réduction de la Pauvreté (DSRP 2), axée sur le développement du monde rural et l’agriculture, comme moteur de la croissance pour la réduction de l’extrême pauvreté en Centrafrique.
Cette fois-ci, 211 participants représentants 80 pays et organisations ont effectué le déplacement de Bruxelles.
Des observateurs avaient qualifié de « fiasco » cette deuxième rencontre, qualification rejetée par le Premier Ministre de l’époque, Faustin Archange Touadera. Pour le PM, « la Table ronde de Bruxelles n’a pas été un fiasco. Plus de 10.000 milliards francs CFA ont été annoncés par les partenaires ».
Cependant, Fidèle Gouandjika, ministre du développement rural et porte-parole du gouvernement avait déclaré que « les partenaires avaient promis 400 milliards de F CFA ».
Une autre rencontre initiée par les bailleurs en 2015 a débouché à la création d’un Fonds Fudiciaire dénommé « Fonds Bekou ». Le Fonds «Bêkou » vise à renforcer la résilience et le relèvement du pays avec les nouvelles autorités de la transition.
2016, la table ronde de tous les espoirs
Après la grave crise militaro-politique que la République centrafricaine a connu de son histoire, la relance socioéconomique est salutaire pour stabiliser le pays.
Pour une troisième fois, le 17 novembre 2016, le pays aura un rendez-vous avec les bailleurs de fonds pour soutenir son Plan de Relèvement et de la Consolidation de Paix, un programme de 5 ans après le retour à l’ordre constitutionnel.