Bocaranga – s’il y a bien un endroit ou l’on peut constater ce fait de la “RCA pays perdu”, en reprenant l’expression de la psy Fabiana Alvarez, c’est bien dans la zone de Bocaranga-Koui.
En local, on ne s’étonne plus des enquêtes à Bangui sur ceci et cela, et encore moins de Lakosso et de Mokwapi en prison.
Eux savent dans le désespoir qu’il n’y aura jamais d’enquête sur ce qui s’est passé ici.
Des dizaines et des dizaines de morts à KOUI, qui cela intéresse-t’il ?
Certainement pas le chef de l’état, de qui ici, les gens disent en Sango : “Lo so ye gi ti fônô na poto so ?” – Celui qui adore se promener en Occident là ?
VILLE MORTE
Sur ses 41,000 habitants, KOUI en a perdu 30.000, détallés en brousse, dont 15.000 partis se réfugier à Bocaranga déjà saturée.
Il n y’a plus d’ONG ici.
Le Coordonnateur humanitaire de l’ONU en République centrafricaine, Fabrizio Hochschild est venu la semaine dernière pour faire le constat, et dire que “c’était catastrophique”, et il est reparti. C’est tout.
Autour, il y a 45 villages, tous dépeuplés actuellement.
Rappelons que dès Septembre dernier, Gaston Biro le sous préfet intérimaire de KOUI avait sonné l’alarme en informant Bangui. Appel resté vain. On connaît la suite….