Si des nombreux centrafricains parlent régulièrement de la Séléka et de la milice Anti-Balaka, il paraît qu’ils oublient un autre groupe armé très meurtrier dénommé « Révolution Justice « , créé par le gendarme de première Classe Armel Sayo. Ce groupe armé créé sous les cendres du FDPC d’Abdoulaye Miskine et APRD de Jean Jacques DEMAFOUTH, est basé principalement dans la Préfecture de l’Ouham-Péndé, au Nord-Ouest de la Centrafrique.
Ces combattants, une cinquantaine des hommes, pas plus, sont originaires de la région et ne vivent que sur des ressources provenant des braquages des bœufs et autres. Fort de sa coalition avec la puissante Séléka, ils ont pris le contrôle de la ville de Gouzé situé à quelque 20 km de la grande ville Paoua depuis le vendredi 11 novembre dernier. Alors, que s’est-il passé exactement dans ce village réputé calme depuis le déclenchement de la guerre civile en 2013?
C’est vers 13 heures du jeudi 10 novembre dernier qu’une dizaine des Combattants de la milice Révolution Justice, appuyés par leurs compagnons d’armes de la Séléka, ont pris contrôle temporaire de la ville de Paoua gardée par les soldats camerounais de la MINUSCA avant de partir attaquer le village Gouzé situé à 20 Km sur axe Bozoum.
La résistance de la population de Gouzé était farouche à tel point que la perte en vie humaine dans leur rang a atteint 94%. Des renforts sont intervenus pour réussir à prendre le contrôle total du village. L’objectif était de braquer certains éleveurs de cette ville pour leurs troupeaux de bœufs très convoités par des bandits armés.
Selon nos informations, trois véhicules des éléments de forces de défense et de sécurité lourdement armés seraient entrés dans Paoua cette nuit et se dirigent vers le village Gouzé.
Il y’a lieu de rappeler que l’ex-gendarme de première classe Armel Sayo, devenu commandant dans la Séléka qu’il fut l’un des portes paroles avant leur prise du pouvoir en 2013, a été lâché par ses principaux lieutenants qui l’ont accusé de profiter de leur souffrance pour occuper le poste du Ministre pendant deux ans sans aller rendre visite à ses éléments. C’est de là qu’il avait décidé de couper tous contacts avec ces derniers qui ont jugé mieux de créer la branche dissidente de la milice Révolution Justice.
Sentant la faiblesse, Armel Sayo faisait appel à ses ex-compagnons de la Séléka pour venir renforcer sa position depuis plusieurs mois. C’est ainsi que sur les axes Paoua vers Bétoko et Paoua-Bossangoa ce sont ses éléments et ceux de la Séléka qui règnent en maitre. La décision d’occuper l’axe Paoua-Bozoum a été décidé par Armel Sayo le mardi 1er novembre.