Bangui —- Deux membres de l’équipe d’intervention d’urgence d’Action Contre la Faim (ACF) ont été violemment pris à partie, frappés et blessés à l’arme blanche lors d’une distribution d’aide à Bocaranga le mercredi 9 novembre, a-t-on appris dans un communiqué de presse rendu publique le 15 novembre.
Il y a deux jours, quatre ONG humanitaires ont cessé temporairement leurs activités à Batangafo pour violence sur leurs personnels. Dans une autre province de la Centrafricaine, à Bocaranga les acteurs humanitaires de l’ACF ont été roués de coups. Dans un communiqué de presse publié mardi 15 novembre, cette ONG dénonce la violence sur son personnel.
Selon le communiqué de l’ACF, les agresseurs ont bien identifiés leurs cible qui sont des humanitaires, même si l’incident c’est déroulé dans la soirée. Après cette agression, les victimes sont « blessés et en état de choc. Les travailleurs humanitaires ont été pris en charge à l’hôpital de Bocaranga avant un rapatriement prévu sur Bangui ». Cet incident a indigné le reste du personnel qui est « très choqué, mais a finalement décidé de rester pour continuer son action auprès de la population », lit-on dans le communiqué.
L’ACF en condamnant cet incident, considère qu’il s’inscrit dans une escalade d’actes d’intimidation sur les agents en charge de distribuer l’aide humanitaire à leurs compatriotes, et s’alarme d’une nouvelle dégradation de la sécurité dans le pays. Elle demande que «ces attaques soient systématiquement et publiquement condamnées par toutes les institutions de sorte qu’elles ne soient pas normalisées et ne demeurent pas impunies ».
Ce n’est pas la première fois que l’ACF enregistre un cas d’agression ou de vol. Quelques jours auparavant, ses kits d’urgence ont été cambriolés. Selon Arnaud Lavergne, Directeur Pays d’ACF, ces agissements sont « doublement inacceptables » car ils « mettent en danger nos personnels mais aussi tout le bénéfice de notre action auprès des personnes les plus vulnérables ».
Cette distribution qui concernait 1094 ménages déplacés à Bocaranga suite aux violences de fin septembre autour de Koui et 60 ménages hôtes, s’est terminée « dans un climat de tensions ». Le trouble lors de cette distribution a favorisé le vol d’une trentaine de kits supplémentaires, et ce malgré la détermination de l’équipe pour négocier un accès libre et direct aux victimes auprès des autorités et éléments armés, commente le communiqué.
La ville de Bocaranga ainsi que d’autres villes de la préfecture de l’Ouham-Pendé sont menacées par des groupes armés. Dans la même préfecture, un humanitaire a été tué entre Paoua et Bossangoa le 9 novembre dernier.