Marrakech - Le Roi Mohamed VI du Maroc a estimé que le bilan de la 22ème Conférence des Parties (COP22) à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) sera décisif pour le devenir des conférences des parties, car focalisée sur l’initiative et l’action, à l’ouverture de ladite conférence, mardi 15 novembre 2015, à Marrakech.
Cette conférence a pour objectif d’envisager des d’initiatives concrètes capables de lutter contre les réchauffements climatiques, de même que des décisions susceptibles de sauver la vie sur terre et, de facto, préserver les droits des générations futures.
Le Roi Mohamed VI a situé les attentes de l’humanité au-delà même des « simples annonces d’engagements et de principes pour lutter contre le réchauffement climatique et en atténuer les effets, notamment dans les pays du sud et les pays insulaires ».
A la différence des multiples conférences antérieures, caractérisées par les nombreuses promesses, il a émis le vœu que la COP22 de Marrakech soit celle de la vérité et de la clarté même si « les priorités sinon les intérêts des pays industrialisés ne sont pas les mêmes que ceux des pays en développement ». C’est pourquoi, il a suggéré à tous les pays, sans considération, « de prendre leurs responsabilités au cours de la COP22 afin de préserver le destin commun face aux changements climatiques ».
Il a rassuré l’auditoire que durant le mandat du Maroc à la tête de la COP22, jusqu’à la COP23, ce pays « va consacrer ses efforts et ses ressources financières disponibles à la mission qui lui incombe dans le domaine de la lutte contre les changements climatiques, surtout à travers le processus de mise en œuvre de l’Accord de Paris ».
Le Roi Mohamed VI a pensé que les décisions imposées par les pays industrialisés aux pays en développement, comme ce fut le cas durant la période révolue de la colonisation, ne pourront pas être observées, faute de ressources.
Il a insisté sur un appui financier et technique urgent des pays en développement en direction des pays moins avancés et des Etats insulaires en vue de renforcer leurs capacités et de s’adapter aux changements climatiques, allusion faite ici à la mobilisation des 100 milliards de dollars à l’horizon 2020 afin de financer des programmes de lutte contre les changements climatiques, conformément à l’esprit de l’Accord de Paris.
Le Roi Mohamed VI s’attend à l’implication de tous les acteurs dans la facilitation du transfert de technologie, la recherche et l’innovation dans le domaine du climat ainsi que la contribution des acteurs non gouvernementaux, des entreprises, des collectivités territoriales et des organisations de la société civile à l’initiative baptisées « Action globale pour le climat ».
Il est à noter que le Maroc a été parmi les premiers pays à avoir annoncé sa contribution déterminée au niveau national. Par ailleurs, le pays s’est engagé récemment employé à baisser le taux des émissions de gaz à effet de serre.
Bien d’autres initiatives s’étendront jusqu’à l’horizon 2030, grâce à 52% de sa capacité électrique nationale à partir de sources d’énergie dites propres, sans compter le financement de l’initiative d’Adaptation de l’Agriculture en Afrique (initiative AAA).
Rappelons que c’est pour la seconde fois que le Maroc accueille la COP, après la COP7, organisée du 29 octobre au 9 novembre 2001 dans la même ville de Marrakech.
Alain-Patrick MAMADOU