NEW YORK (Nations Unies) -- Le système judiciaire en République centrafricaine (RCA) doit être renforcé de toute urgence afin que le pays connaisse une paix durable, a déclaré mercredi l'experte indépendante sur la situation des droits de l'homme en RCA, Marie Thérèse Keita-Bocoum.
"La recherche de la vérité et la réconciliation est également primordiale", a déclaré Mme Keita-Bocoum à la veille d'une conférence organisée le 17 novembre à Bruxelles, par l'Union européenne (UE), le gouvernement de la RCA, les Nations Unies et la Banque mondiale, afin de lever des fonds en soutien d'un plan national de consolidation de la paix.
"Les mesures détaillées dans le plan sont des moyens sûrs d'atteindre une paix durable dans ce pays ravagé par les conflits", a souligné l'experte désignée par le Conseil des droits de l'homme (CDH) pour suivre, rapporter et faire des recommandations sur la situation des droits de l'homme en RCA. "Ces mesures incluent le désarmement, la démobilisation et la réintégration des membres des groupes armés, ainsi que le retour des personnes déplacées, et la réforme du secteur de sécurité", a-t-elle précisé.
Le Plan national pour la reconstruction et la consolidation de la paix a été conçu par le gouvernement de la RCA en collaboration avec les Nations Unies, l'UE, et la Banque mondiale. Sa réussite dépend des promesses de contributions financières qui seront faites lors de la conférence.
"Sans justice, il ne peut y avoir de réconciliation durable en Centrafrique", a souligné l'experte qui a insisté pour que la Cour pénale spéciale soit opérationnelle dès 2017 et que des consultations nationales soient lancées afin de définir et permettre la mise en place de mécanismes non-juridictionnels de vérité et réconciliation.
Mme Keita-Bocoum a noté avec satisfaction des progrès récents en RCA, mais a averti que ces gains seraient perdus si des mesures supplémentaires ne sont pas prises.
Malgré des progrès et des élections réussies, la RCA est restée en proie à l'instabilité et à des troubles sporadiques depuis qu'une guerre civile a éclaté en 2013. Plus de 13.000 casques bleus sont actuellement déployés à travers le pays dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations Unies en Centrafrique (MINUSCA).