Le mois dernier en République centrafricaine (RCA), j'ai rencontré des commandants de la Séléka dont les forces sont accusées d'avoir récemment rasé un camp de personnes déplacées dans la ville de Kaga-Bandoro, tuant 37 personnes.
Ils ont nié toute implication, bien sûr, et quand je leur ai dit que les responsables pourraient être amenés à répondre de leurs actes devant la justice, ils ont ricané. L’idée que quiconque en République centrafricaine puisse être puni pour des meurtres et pour d’autres crimes de guerre leur semblait risible.
Leur réaction est facile à comprendre. Depuis 2013, lorsque le pays a basculé dans un engrenage de violences politiques et intercommunautaires faisant des milliers de victimes parmi les civils, des criminels de guerre des deux camps ont bénéficié d’une totale impunité. Des femmes et des filles ont été violées et réduites à l’esclavage sexuel, des villages ont été incendiés et plus de 837 000 personnes sont toujours déplacées à l’intérieur des frontières du pays. Mais les responsables au sein de la Séléka et des forces anti-balaka n’ont toujours pas été punis. Ils sont libres de continuer à violer, à piller et à tuer.
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