La communauté internationale a promis une aide de 2,2 milliards de dollars sur 3 ans à la Centrafrique. Un montant qui va au-delà de la demande du président centrafricain. Mais les ONG craignent que ces promesses de dons ne se concrétisent pas.
Le défi est immense. Minée par un conflit amorcé par le coup d’État perpétré par les ex-rebelles Séléka en mars 2013, la Centrafrique fait face à des besoins colossaux. Son président, Faustin-Archange Touadéra, a présenté jeudi 17 novembre à Bruxelles lors d’une conférence de donateurs (Union européenne, ONU, Banque mondiale, France…), un plan de redressement chiffré à 3,1 milliards de dollars sur 5 ans (2017 à 2021) dont 1,7 milliard pour les trois premières années. L'appel à la "solidarité" et la "générosité" lancé par le chef d'État a visiblement été entendu. Au terme d'une journée marathon, les promesses d'aides atteignent 2,2 milliards de dollars sur 3 ans, au-delà de l'objectif.
"Il faut faire confiance à ce pays"
"Mais ce qui compte le plus, ce ne sont pas les promesses, mais le décaissement réel", prévient le chargé de mission de Médecin sans frontière Belgique (MSF), Manu Lampaert, interrogé par France 24. Un impératif partagé par Isodore Ngueuleu, chargé de mission en Centrafrique pour Oxfam : "Les bailleurs doivent passer des promesses aux engagements. La Centrafrique est habituée à ce type de conférences à Bruxelles, c’est la quatrième en quelques années, pour très peu de résultat au final. La Centrafrique a besoin d’un vrai engagement. Il faut faire confiance à ce pays."
Car la Centrafrique est encore très loin d’avoir retrouvée le chemin de la stabilité. La France a mis fin en octobre à l’opération militaire Sangaris, mais 12 000 hommes de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca) sont encore sur place. Et les affrontements entre groupes armés continuent de faire de nombreuses victimes, les populations civiles étant les premières touchées par cette insécurité. "La moitié de la population a besoin d’une aide humanitaire. Plus de 65 % n’a pas accès à l’eau potable et 45 % n’a pas accès à une alimentation de qualité", précise Oxfam. Malgré ce constat, l’aide de la communauté internationale a fondu ces trois dernières années.
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