La Côte d’Ivoire fait partie des principaux fournisseurs en armes de guerre dans la région sahélienne et en République Centrafricaine, rapporte un rapport de l'ONG anglaise Conflict Armement Research (CAR)
20% des fusils d’assaut «de type AK» et plus de 35% de ceux «de type 56-2» utilisés durant la crise centrafricaine proviennent de la Côte d’Ivoire, selon le rapport de l’organisation CAR publié en début de semaine.
L’ONG qui a enquêté dans une dizaine de pays africains à nommément cité le pays. «On a estimé qu’en 2012, par exemple, le gouvernement centrafricain a passé commande auprès de quelques intermédiaires en Côte d’Ivoire pour obtenir des fusils. Dans la totalité des cas, il s’agit bien de flux d’armes que je dirais illicites ou clandestins», a confié Claudine Gramizi, l’un des auteurs du rapport, à RFI.
Le rapport indique en outre qu’en 2015, des armes provenant du stock de l’armée ivoirienne ont été interceptées à Gao, au Mali, sur des individus en provenance du Burkina Faso.
Une partie de ces armes de fabrication chinoise notamment ont pu être «tracées» grâce à leur numéro de série note le rapport.
Ces informations laissent donc croire à l’existence d’un réseau de trafiquants d’armes qui écument la Côte d’Ivoire afin d’alimenter les conflits dans la région. D'autant que ce n’est pas la première fois que le pays fait face à de pareilles accusations.
Au premier trimestre, des experts de l’ONU avaient, dans un autre rapport, souligné que Guillaume Soro, patron de l’ex rébellion et actuel président de l’assemblée nationale, et ses proches, détenaient un important stock d’armes dans le nord du pays, des armes échappant au contrôle de l’armée régulière.
Suite à près de 10 ans de crise militaro-politique, le pays avait vu circuler un nombre important d’équipements, tant au niveau de la rébellion et des milices que de l’armée régulière. Et les spécialistes conviennent qu’une part non négligeable de ce matériel reste encore introuvable.
Il est à noter qu’outre la Côte d’Ivoire, le rapport d’une cinquantaine de pages, cite également la Libye et le Soudan comme sources d’approvisionnement des réseaux illégaux d’armes à feu. Les auteurs ont en outre indiqué qu’ils poursuivaient leurs investigations afin de fournir plus de détails sur les circuits empruntés par les trafiquants.