Entretien - Parmi les 17 nouveaux cardinaux créés ce 19 novembre par le Pape François se détache la figure du cardinal Dieudonné Nzapalainga. L’archevêque de Bangui, en République centrafricaine, un religieux spiritain de 49 ans, est devenu en quelques années une figure de rassemblement dans un pays fracturé par une guerre civile et une instabilité politique chronique.
En lien avec l'imam Oumar Kobine Layama, président du Conseil Islamique, et le pasteur Guerekoyame-Gbangou, président de l’Alliance évangélique, l’archevêque de Bangui a fondé la Plateforme de Paix interreligieuse de Centrafrique, qui a permis de mettre fin aux massacres perpétrés par des milices, alors qu'en 2013 et 2014, le risque d'un conflit interethnique et interreligieux semblait se profiler. Autre évolution dans laquelle les chefs religieux ont joué un rôle décisif : le retour à une stabilité institutionnelle, avec l'organisation d'élections en 2015 et 2016.
Encouragé dans ses efforts par la visite du Pape François en novembre 2015 dans son pays, où le Pape avait symboliquement ouvert la première Porte Sainte du Jubilé de la Miséricorde à la cathédrale de Bangui, le cardinal Nzapalainga entre maintenant dans le Sacré Collège, et dans l’histoire, devenant le premier cardinal de ce pays considéré comme l’un des plus pauvres et les plus isolés du monde.
Au micro de Cyprien Viet, il évoque la joie de son peuple, dont de nombreux membres, catholiques mais aussi protestants et musulmans, sont venus l’entourer à Rome à l’occasion de ce consistoire.