Bambari – pas de crépitements de tirs d’armes ni de bruits de bottes, mais la ville de Bria est bel et bien actuellement coupée en deux. Les belligérants depuis hier soir ayant fige leurs positions.
A noter que face à L’UPC, désormais est venu s’ajouter le renfort du RPRC au FPRC.
Dans la ville, L’UPC contrôle la zone allant de Gobolo au marché, tandis que le FPRC et le RPRC eux sont positionnés depuis la zone de l’hôpital en allant dans la direction de Bornou.
RENVOI MUTUEL DE RESPONSABILITES
Suppléant les crépitements des armes, commence la guerre des communiqués.
Pour le Colonel Souleymane Daouda, le porte parole de l’UPC, ce sont les deux autres groupes qui les ont attaqués en premier, et eux n’ont fait que de réagir en situation de légitime défense.
Ce que réfute complètement le FPRC par la voix de son Secrétaire général Moustapha Dediko, alléguant que ce que raconte l’UPC n’est que pur mensonge, car « Ils ont quitté leur zone depuis Bambari pour venir s’installer et travailler ici, dans notre zone, en élevant des barrières pour prélever des taxes sur les éleveurs de la Haute Kotto […] C’est ce que nous avons refusé, c’est notre zone.
Tous les jours L’UPC renforçait ses troupes à Bria. Ensuite ils sont allés nous attaquer à Kalaga; nous en réaction, avons aussi attaqué leur quartier général avant hier à Gobolo où ils sont cantonnés en venant de Bambari.»
COTE MINUSCA
C’est matin à Bangui qu’elle a fait le point lors de sa conférence de presse hebdomadaire, par son porte parole Vladimir Monteiro :
« Comme vous le savez, des affrontements armés ont éclaté à Bria entre le FPRC et l’UPC. Les chiffres en notre possession font état d’au moins 16 morts confirmés, et des milliers de déplacés.
Mais le nombre des victimes pourrait s’alourdir, d’autant plus que nous recevons des informations sur les exactions contre les Fulani.
Depuis le début de ces événements malheureux, la MINUSCA a décidé de faire la protection des civils, son principal axe d’intervention.
Il y a quelques 5,000 (ndlr : déplacés) qui sont autour de son camp, et il y’en a eu également qui sont vers l’aéroport, quelques 4,800. »
A BANGUI, TOUADERA REAGIT
Hier à sa descente d’avion, de retour de Bruxelles, il a dit ceci (in extenso):
« Il ne s’agit pas seulement d’aller demander, mais la République Centrafricaine a des engagements à prendre pour pouvoir bénéficier de ces soutiens là. Donc, la guerre ça détruit, ça détruit tout.
Les gens qui ont investi, ont perdu leurs biens, comment ils vont faire leurs commerces ? Comment ils vont relancer le pays ?
Et c’est tout ça là, qu’on a mis dans ce programme là, pour que la communauté puisse nous aider. Mais nous avons notre part, nous devons travailler, et pas rester à attendre. Nous devions laisser les armes. On doit abandonner les armes.
Vous voyez que les armes, c’est la destruction. Donc, c’est ce que la communauté nous demande; nous devions abandonner les armes et choisir la paix, choisir la République. On doit travailler pour la paix, et pour le développement de notre pays.»