BANGUI— Une quinzaine de femmes âgées, accusées de sorcellerie se sont réunies ce matin sur initiative de l’ONG Cercle les théologiennes. Ces dernières ont exposé leur difficulté lors de cette rencontre organisée à l’occasion de la célébration ce jour de la Journée Internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
Cet échange axé sur le thème « la vieillesse n’est pas la sorcellerie. Non ! Aux violences faites aux femmes âgées » a regroupé ce matin des femmes âgées et quelques cadres techniques de l’éducation. Ces dernières ont témoigné leur calvaire lors de cette réunion d’échanges. « Je suis ravie pour ce moment qui nous a permis d’exprimer ce que nous ressentons. C’est vrai qu’on nous traite de sorcière, moi-même je suis victime. Mais je demande à mes sœurs de ne pas se fâcher, de ne pas insulter mais plutôt, laisser le temps à ces gens de comprendre eux-mêmes », a témoigné Bernadette Falmata âgée de 66 ans.
Plusieurs autres femmes ont donné les récits de leur calvaire lorsqu’elles ont été accusées de sorcellerie.
En réponse aux préoccupations de ces femmes âgées, Rock Emmanuel Yaouili Mognaman, inspecteur d’Histoire-Géographie rassure « des fiches sont en train d’être confectionnées pour être distribuées afin de sensibiliser les élèves et les enseignants. Ces femmes se sont plaintes et nous nous faisons le devoir d’être leur porte-voix au niveau de l’école pour sensibiliser les élèves et les enseignants à un changement de discours. C’est certains que nous y arriverons », a- t-il souhaité.
Rosalie Mologbama Koudouguéré coordonnatrice de l’ONG Cercle des Théologiennes, a promis le soutien de son ONG, «aujourd’hui, c’est la journée internationale pour l’élimination de la violence faite à l’égard des femmes. Il était important de faire rencontrer une délégation des femmes âgées avec l’équipe technique de l’éducation pour échanger et témoigner de l’effectivité des violences dont les femmes âgées sont victimes afin que ces préoccupations soient prises en compte dans les leçons pour qu’on puisse éradiquer ce mal dès la base dans les écoles. Notre ONG est toujours à leur coté et nous ferons ce qui est possible pour mettre fin à ces pratiques » promet-elle.
Cette activité s’inscrit dans le cadre des 16 journées d’activisme des Droits de l’Homme organisées en Centrafrique, en prélude à la journée internationale des droits de l’homme qui est célébré le 10 décembre de chaque année.