Le 16e sommet de la Francophonie s’est achevé dimanche à Antananarivo, la capitale de Madagascar, par un plaidoyer en faveur de valeurs francophones au service d’une "mondialisation heureuse et d’un monde plus stable".
Au terme de deux jours de réunion, près de vingt chefs d’Etat et de gouvernement présents, membres de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), ont émis 13 résolutions sur de nombreux domaines liés au thème du sommet :"Croissance partagée et le développement responsable : les conditions de la stabilité du monde et de l’espace francophone".
La déclaration finale rendue publique à l’issue du sommet a montré l’unanimité au sein des membres de l’OIF au sujet de la lutte contre le terrorisme et la radicalisation, de la croissance économique ou encore de la protection de l’environnement.
UN ENGAGEMENT A LUTTER CONTRE LA RADICALISATION
Ils y expriment leur solidarité envers les pays de l’espace francophone victimes d’actes terroristes et réaffirment leur engagement à prévenir la radicalisation et l’extrémisme violents qui conduisent au terrorisme.
"La discussion a été essentielle à voir comment rendre plus adéquates les opérations de maintien de la paix, pour des interventions beaucoup plus efficaces mais surtout pour davantage de concertation entres ces pays, de coordination entre nos actions", a expliqué Michaëlle Jean, secrétaire générale de l’OIF, au cours du sommet.
Les dirigeants ont salué la résolution adoptée en juillet 2016 par l’Assemblée générale des Nations Unies sur la stratégie antiterroriste et le Plan d’action pour la prévention de l’extrémisme violent. Ils ont aussi félicité la conférence internationale de Paris en juin 2016 consacrée à la lutte contre le terrorisme et la prévention de la radicalisation violente.
"L’OIF a renforcé encore notre accord de partenariat, le travail assidu que nous faisons aux côtés de l’Organisation des Nations Unies et aussi avec d’autres organisations internationales comme l’Union africaine, comme l’Union européenne", a poursuivi Mme Jean.
Le président français François Hollande a exhorté les chefs d’Etat et de gouvernement présents à renforcer leur coopération dans la lutte contre la radicalisation islamiste lors de la cérémonie d’ouverture samedi.
CROISSANCE PARTAGEE ET DEVELOPPEMENT DURABLE
Sur le thème du développement économique, les dirigeants se sont dit déterminés à renforcer l’espace économique francophone pour en faire un espace privilégié d’échanges et de croissance inclusive et partagée avec la mise en œuvre de la stratégie économique pour la Francophonie adoptée lors du 15e sommet organisé à Dakar en 2014.
Ils ont insisté sur la mise en application d’un mode de développement durable approprié pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD) de l’Agenda 2030 de l’ONU visant notamment à lutter contre le changement climatique et la pauvreté.
Encourageant la participation des PME des pays émergents aux marchés mondiaux, les chefs d’Etat et de gouvernement ont affirmé leur soutien à une croissance économique inclusive par la création d’emplois décents et l’amélioration de l’éducation, de la santé et de la sécurité. Ils ont souligné la nécessité d’une approche globale pour favoriser un développement économique, social et environnemental pour tous.
En ce qui concerne la stratégie économique pour l’espace francophone, les dirigeants disent croire en la nécessité de doter cet espace d’administrations publiques modernes et de favoriser l’accès aux données économiques pour créer un environnement d’affaires transparent favorable au développement technologique.
LES DEFIS MAJEURS DE LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT
Dans leur déclaration finale, les chefs d’Etat et de gouvernement s’engagent à tout mettre en œuvre pour le succès de l’Agenda 2030 ainsi que du programme d’action d’Addis Abeba de juillet 2015 sur le financement du développement durable.
Ils soulignent l’urgence des défis sur le changement climatique, la pollution, la désertification et la déforestation, les menaces sur les ressources naturelles, la biodiversité et les écosystèmes, la pénurie d’eau et la sécheresse, les migrations climatiques.
Ils se disent convaincus que le manque d’électricité constitue un multiplicateur d’inégalité et freine la croissance économique, jugeant prioritaire de permettre à l’Afrique d’avoir accès aux énergies durables.
En tant que défi majeur, ils considèrent la mise en œuvre du Nouvel agenda urbain concernant l’espace urbain permettra de gérer efficacement les défis et les opportunités de l’urbanisation rapide actuelle. Les chefs d’Etat et de gouvernement se sont aussi engagés à mettre en œuvre le Cadre de Sendaï afin de réduire les risques de catastrophes sur la période 2015-2030.
Enfin, ils ont salué le succès de la 21e Conférence sur le changement climatiques (COP21), invitant tous les membres de l’OIF à procéder dans les meilleurs délais à la ratification de l’accord de Paris.