Le président de la Séléka renovée, Mohamed Moussa Dhaffane a salué la volonté du chef de l’Etat de faire un DDRR négocié
Le président de la Séléka renovée, Mohamed Moussa Dhaffane a salué la volonté du chef de l’Etat de faire un DDRR négocié. Pour lui, c’est la voie à suivre pour rétablir la paix dans le pays. Le chef de cette branche de la Séléka aborde aussi, dans l’interview accordée au RJDH les questions sécuritaires et les rivalités actuelles entre les tendances du mouvement.
M Moussa Dhaffane Bonjour !
Bonjour : vous êtes président de la Séléka rénovée, une des branches de l’ex-Séléka. Comment réagissez-vous à la volonté de Faustin Archange Touadéra de faire un DDRR négocié ?
Cette volonté est appréciable à un niveau positif. Je peux dire qu’il veut prendre toutes les dispositions nécessaires pour pacifier le pays. Le président de la République est bien placé pour identifier le chemin à suivre et donc nous sommes disposés à participer à ce DDR négocié, souhaité par le président Touadéra.
Sachez qu’il y a des Centrafricains qui ont la volonté de faire la paix tant au sein des Séléka qu’au sein des Antibalaka. Mais il y a aussi des gens qui sont retissants de tel ou tel côté mais on essayera de faire que tout le monde entre dans le processus et c’est cela l’essentiel.
Avec la réticence observée du coté des groupes armés qui ont multiplié les attaques, un DDRR négocié peut-il avoir une chance ?
Pensez-vous que la crise-là est superficielle ? La crise est vraiment profonde. Je ne justifie pas les exactions, les crimes et tout ce qui se passe dans le pays. Non ! On essaie d’analyser la situation tête froide. La crise est tellement profonde qu’à un moment donné on a failli avoir confrontation entre deux communautés religieuses, ce qui est grave pour un pays. J’ai confiance en sa capacité de pédagogie. Quand le président parle du DDRR négocié, cela ne veut pas dire qu’on va négocier en position de faiblesse. Je suis déjà engagé pour la paix, je n’attends pas qu’on vienne négocier avec moi pour faire la paix.
L’impression que se dégage aujourd’hui est que la tension est maintenue dans le pays par ceux dont la nationalité centrafricaine est douteuse. On parle Ali Daras par exemple.
Non, vous savez, je vais vous dire une chose, je ne veux pas justifier ou défendre Ali Daras où un autre. Mais moi je suis positif. Je reste pragmatique dans mon analyse. Ali Daras ne s’est pas installé à Bambari de son propre chef. Cela au moins, on le sait même s’il est étranger ou pas et même si on doute sur son origine et sa nationalité.
C’est vous de la Séléka qui l’aviez installé à Bambari !
C’est ce que je suis en train de vous le dire.
Vous accusez Michel Djotodia ?
Tout à fait, c’était au temps de la Sléléka, il a été nommé à Bambari par décret présidentiel.
Mais son décret a été rapporté sous la transition de Samba-Panza malgré tout il continue de sévir.
Si il y a un responsable qui a trouvé au moins une légitimité de mener des actions dans une contré donnée, c’est qu’il a tiré sa légitimité d’un autre responsable du pays. Qu’est-ce que je voudrais dire ? Je voudrais dire qu’il y a des étrangers qui agissent sur le sol centrafricain avec la bénédiction d’autres Centrafricains. C’est aux Centrafricain de prendre conscience de la paix et de l’importance de la défense de leur territoire et de rentrer dans le processus DDRR. Si tous les groupes armés pensent comme moi, on prend conscience et on dit c’est notre pays et on ce moment-là, les étrangers n’auront pas la légitimité de mener des actions sur le territoire centrafricain, voilà ce que je pense et c’est cela ma vision.
Les combats entre l’UPC de Ali Daras et le FPRC de Nouredine, entrent-il dans le processus de mise à l’écart des étrangers ?
Mmoi je pense que les gens n’ont pas les bonnes informations. Malheureusement, il y a deux jours j’ai parlé dans une émission à Radio Ndéké Luka et je parlais de certains ministres qui ne répondent pas au téléphone et qui ne veulent pas avoir les bonnes informations. Il ne faut pas polariser et penser qu’il y a une dualité entre l’UPC et le FPRC. Le vrai problème, ce n’est plus question de l’UPC et du FPRC mais plutôt la mobilisation de certains groupes face à l’UPC, compte tenu de l’expansion que l’UPC commence à prendre dans la zone. Les gens ne combattent pas Ali Daras parce qu’il est étranger cela est faux. La réalité c’est que le FPRC n’est pas seul dans ce combat, mais il y a aussi la question des peulhs, des Ahoussa, les arabes et les Borno et c’est trop mélangé tout cela.
Qu’est-ce que vous pouvez faire pour concilier les deux parties ?
Qu’est-ce que je peux faire, mais si le gouvernement ne m’en donne pas les moyens, je pourrais faire quoi ?
Quel genre de moyen avez-vous besoin ?
On n’en parle pas par voie de presse.
Des fonctions officielles par exemple…
[b Non, je ne suis pas chercheur, je ne demande pas cela, mais il y a d’autres moyens de collaborer pour baisser les tensions. Déjà je parle avec les notables de Bambari comme de Bria et je parle à certains responsables militaires de la Séléka, je garde le contact pour pouvoir comprendre ce qui se passe. Mais en réalité c’est une question de positionnement et ce n’est pas pour le pays et ce n’est pas parce qu’Ali Daras est étranger que les gens se mobilisent pour le combattre, c’est faux, c’est un prétexte et nous, on sait très bien de quoi il s’agit.
Question d’intérêt lié au diamant et aussi au convoyage de bœufs, voulez vous dire.
C’est vous qui l’affirmez
Il y a deux semaines la RCA a mobilisé plus de mille milliards lors de la table ronde de Bruxelles, une réaction du leader de la Séléka rénovée.
C’est une réaction de satisfaction et de grand bonheur, nous avons tous contribué à cela chacun à sa manière. Nous avons obtenu ce que nous obtenu. Je suis très satisfait et je salue le travail qui a été fait par les autorités de la République.
N’êtes-vous pas inquiet par rapport à la gestion lorsque ces fonds seront décaissés ?
On en a parlé même dans les émissions et dans les communiqués que je signe je fais toujours allusion à ces choses et je pense que le détournement et la corruption sont à éviter. Il faut de la vigilance, de la clairvoyance et de la rigueur dans la gestion et pour cela j’ai confiance au chef de l’Etat, il a de l’expérience en la matière y compris son premier ministre.
Moussa Dhaffane, je vous remercie.
c’est moi qui vous remercie