L’ONG Afrique Secours Assistance (ASA) sur financement de l’UNHCR, a organisé ce vendredi 16 décembre à l’hôtel Ledger Plazza de Bangui une concertation avec tous les chefs, les sultans ainsi que les chefs de terre. L’objectif visé par ce projet est la restauration de l’autorité de l’Etat à travers la réhabilitation des chefs traditionnels.
L’ONG ASA compte par ce programme, soutenir le redéploiement de l’autorité de l’Etat à travers les chefs traditionnels principal corrois de transmission entre la population et le gouvernement. La chefferie traditionnelle traverse des moments difficiles du fait de leur non revalorisation par l’Etat centrafricain.
Evelyne Adom, coordonnatrice pays de l’ONG ASA revient sur le vison de ce projet en ses termes « la concertation nationale sur la chefferie traditionnelle est le couronnement d’une processus que nous avons entamé en RCA depuis 2014. Et cela nous a permis de signaler un concept de la résolution de crise en RCA par la chefferie traditionnelle, de la redynamisation de l’autorité de l’Etat, basée sur la chefferie traditionnelle. Et aujourd’hui nous ne pouvons pas le faire sans les chefs eux-mêmes, donc nous avons fait venir tous les chefs de la RCA pour voir avec eux comment créer un cadre juridique afin que les chefs puissent revoir leur entrée dans la chaine judiciaire » a-t-elle expliqué.
Ibraïm Senoussi sultan de la ville de Ndélé dans la Bamingui Bagoran, salue quant à lui l’initiative de cette concertation « c’est un sentiment de satisfaction pour nous aujourd’hui car depuis un certain temps, la chefferie traditionnelle n’existait pas, ils n’avaient pas de pouvoir. Nos pouvoirs étaient dans la rue, chacun est libre de faire d’eux ce qu’il veut. Aujourd’hui, l’ONG ASA et le gouvernement a voulu à ce que les chefs des villages retrouvent leur autorité, ma joie est vraiment infinie et je leur dis merci pour ce geste » a-t-il dit.
Pour Mathieu Simplice Sarandji Premier Ministre chef du gouvernement, l’imitation des modèles traditionnels ne saurait apporter la paix en RCA. « Toutes les solutions importées, n’ont pas servi jusqu’au jour d’aujourd’hui. Les chefs traditionnels existaient jadis bien avant la colonisation, finalement tout a été chamboulé, remis en cause. Maintenant nous avons pris conscience, qu’il faudrait restituer, ou restaurer l’autorité de nos chefs traditionnels, pour espérer solutionner cette crise » précise-t-il.
On compte pour le moment quatre sultans en République Centrafricaine à Bangassou, Rafai, Ndele et à Birao. Cette concertation va aboutir à un projet de loi qui sera débattu à l’Assemblé Nationale dans les prochains jours.