Bangui — Des produits incinérés par le CICR sur autorisation du Ministère du commerce se sont retrouvés sur plusieurs marchés des localités proches de Bangui où sa destruction a eu lieu.
De sources concordantes, ce sont 200 tonnes de haricots et de riz qui sont destinés à la destruction. Leur incinération a débuté depuis la semaine dernière sur l’axe Bangui-Boali où environ 70 tonnes de ces vivres, selon nos sources ont été détruits après PK26.
Ces produits se sont retrouvés sur les marchés des localités situés sur cet axe le week-end dernier. Dans les investigations du RJDH, un notable interrogé a confirmé les faits que nous avons relevés. Il a déclaré que « toute la quantité du haricot n’a pas été détruite. La population a réussi à éteindre le feu et a récupéré une bonne partie que les gens consomment ou vendent comme vous le voyez sur les tables au bord de la route ».
Selon la cheffe de délégation adjointe de la représentation du Comité International de la Croix Rouge (CICR) en Centrafrique, Mme Marie Dubeau, la population a déjoué la vigilance de l’équipe.
Elle regrette cette situation et appele la population a ne pas. Les consommer . « La population a réussi à déjouer notre vigilance, c’est pourquoi certains produits sont en circulation. Mais nous appelons tous ceux qui les détiennent à se signaler ou à ne pas les consommer parce que ce sont des produits dangereux pour la santé », a-elle indiqué.
Pour éviter que cette situation se répète, la chef de délégation adjointe a précisé que « des mesures nécessaires sont prises avec les autorités centrafricaines pour garantir la destruction sans risque du reste des produits » elle a ajouté qu’« il y a d’ailleurs eu changement de site à cet effet, et les équipes de sécurité seront renforcées ».
Quelle est la réaction des autorités de Bangui et les Consommateurs ?
Les produits récupérés par les habitants de l’axe Bangui-Boali sont déjà vendus sur certains marchés de Bangui. Aucune mesure n’est encore prise par les Ministères de la santé et celui du commerce pour protéger la population contre toutes formes d’intoxication alimentaire.
L’Association des Consommateurs Centrafricains dit n’avoir pas été informée de la destruction de ces vivres.
Et, selon nos investigations, le CICR verse une importante somme d’argent au Département du commerce pour de telles opérations. La chef de délégation adjointe n’a pas démenti cela. Elle ne nous a pas indiqué le montant réel que sa structure donne au Ministère du commerce. « Je confirme que le CICR paye quelque chose pour ces opérations. Nous payons les droits légaux notamment les impôts et autres, comme l’exigent les lois en la matière, assurons aussi les frais de mission des membres du comité que le ministère du commerce a dépêché pour ces opérations ainsi que ceux des agents de sécurité », a déclaré Marie Dubeau au RJDH.
Sur le montant, des sources avancent un chiffre de 3 millions de CFA. Les cadres du département du commerce contactés sur le sujet ne se sont pas prononcés.
Depuis lundi, c’est sur l’axe Bangui-Mbaïki que le CICR et le ministère du commerce incinèrent ces produits avariés.