Yaoundé (Cameroun) - Le président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra, est arrivé jeudi à midi (heure locale) à Yaoundé, la capitale camerounaise, pour participer au sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC) qui s’ouvre vendredi, a constaté APA.
Selon le programme publié à cet effet par le cabinet civil de la présidence de la République, les autres leaders de la sous-région devraient fouler le sol camerounais le même jour avant le dîner offert en soirée par le couple Biya.
Le sommet proprement dit, qui débute le lendemain, sera marqué par le discours d'ouverture du président Paul Biya, suivi d’un huis clos, de la présentation du rapport des travaux du Conseil des ministres de la veille, regroupant les chefs de département des pays membres de la CEMAC en charge des questions économiques et financières.
Des échanges entre chefs d'Etats et de délégations sont aussi prévus, avant l’adoption et la lecture du communiqué final du sommet.
En dehors des présidents du pays hôte, du Congo, du Gabon, de la Guinée Equatoriale, de la République centrafricaine et du Tchad, sont également annoncés à Yaoundé la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, et le ministre français en charge des Finances, Michel Sapin.
Bien qu’aucun point particulier n’ait été annoncé à l’ordre du jour desdites assises, des sources concordantes insistent néanmoins sur le caractère extraordinaire de la rencontre de Yaoundé, mais aussi sur le profil des participants, à l’instar des deux dernières personnalités citées.
Lesdites sources prêtent en effet aux dirigeants sous-régionaux l’intention de discuter d’une éventuelle dévaluation du franc CFA, qui pourrait intervenir en début 2017 dans le cadre d’ajustements macroéconomiques au sein de la CEMAC, une zone qui vit de plein fouet la chute drastique des cours du pétrole brut sur le marché international.
Mardi dernier à Yaoundé, le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) a indiqué que le taux de croissance de la sous-région devrait se situer à 1,0% pour l’année finissante, alors que des projections effectuées en juillet et octobre derniers par la même instance prévoyaient des taux de 1,8%, puis 1,7% respectivement pour 2016.
A l’origine du marasme, la BEAC pointe du doigt une décélération de la croissance sous-régionale, plus prononcée qu’initialement prévue, en raison des effets dépressifs de la morosité du secteur pétrolier sur la demande intérieure et sur le secteur non pétrolier.
Le CPM a également noté le rebond des pressions inflationnistes, avec un taux se situant au niveau de la norme communautaire (3,0%), la persistance du déficit budgétaire (7,9%), le repli du déficit extérieur courant ainsi qu’une situation monétaire devant se solder par un taux de couverture extérieure de la monnaie d’environ 50%.