Comme si dans le milieu des Forces Armées Centrafricaines, la promesse de rupture prônée par le président de la République Faustin archange TOUADÉRA semble être prise au sérieux par nos soldats qui attendent en vain sa concrétisation depuis plusieurs mois. Chose étonnante et ahurissante pour eux, ce n’est plus question de la rupture, mais de la continuité à la puissance « n » de la politique basée sur le népotisme de ses prédécesseurs qu’il applique sans vergogne. Il y’a quelques semaines, le président TOUADÉRA n’a pas manqué de prouver aussi publiquement son clanisme en montant d’un seul coup par deux fois le grade de ses gardes rapprochés. Pour leurs compagnons d’armes des FACA, c’est un geste de trop. Comment la Tortue Nationale va-t-elle réagir pour calmer cette situation embarrassante pour elle?
De l’Empereur Jean-Bedel Bokassa jusqu’aux Présidents Ange-Félix Patassé et François Bozizé en par André Kolingba, sans oublier ceux de la dernière transition comme Michel Djotodia et Catherine Samba-Panza, le népotisme, le clanisme étaient au centre de leurs pouvoirs. Si l’Empereur Jean-Bedel Bokassa à l’époque faisait moins le népotisme comme sa ligne de la politique Nationale, pour ses prédécesseurs, par contre, c’est véritablement le contraire.
Dans le milieu militaire à l’époque, les grades se donnent par faciès, par appartenance ethnique ou régionale. Parfois, cela peut se faire d’une manière trop arbitraire, comme celui du Général François Bozizé qui passait du grade de Lieutenant à celui du Général sans passer par les grades intermédiaires, grâce au sentiment inexplicable de l’ancien Empereur Bokassa dont il fut son Garde du corps. Comme l’élève a toujours tendance à copier son Maître, le fameux Général Bozizé, une fois au pouvoir à son tour en 2003, il avait reproduit cette pratique d’une grave intensité avec tous les éléments de sa rébellion qui l’avaient aidé à prendre le pouvoir.
Son fils Francis Bozizé, qui fut caporal dans l’armée française avant 2003, bénéficiait lui aussi de largesse de son père François pour devenir Colonel des FACA aussi arbitraire.
Le sieur Danzoumi YALO, un mécanicien au Km5 qui faisait partie des Chefs Rebelles de son Patron Bozizé en 2003, passait lui aussi de Mécanicien des voitures au grade du Colonel des FACA, toujours grâce à François Bozizé. La liste est très longue pour ne citer que ces deux exemples du temps de ce dernier. Durant la transition, les deux gestionnaires, malgré leur courte durée au pouvoir, n’ont pas aussi échappé à cette pratique honteuse.
Le président Faustin Archange TOUADÉRA, qui criait comme slogan de sa campagne électorale « Rupture » ce qui signifie rompre avec les mauvaises pratiques politiques de ses prédécesseurs, une fois élu, grille les disques et emboite le pas les pas de son maître François Bozizé. Il y’a quelques semaines, Le président Faustin Archange TOUADÉRA alias la « Tortue » a procédé discrètement à la distribution des grades aux éléments FACA, de la Police et Gendarmerie qu’il avait choisis personnellement pour sa garde rapprochée. Chaque élément a droit à deux grades, c’est ce qu’on appelle à Bangui « 2 SIM ». Ce passage de Papa Noël avant l’heure n’a pas fait que des heureux parmi leurs collègues d’armes. Des langues commençaient à délier, certains auraient même accusé le président Faustin Archange TOUADÉRA de népotisme, d’autres de la haute trahison en lien avec sa promesse de campagne. Pour l’heure, c’est de l’incompréhension et la colère au sein de notre armée.
Ainsi, on se demande finalement de quelle manière la Tortue Nationale va-t-elle résoudre cette colère des FACA ? Seul l’intéressé serait en mesure de répondre à cette interrogation.
Autres pratiques scandaleuses qui persistent et signent au sein de Forces armées centrafricaines, la gestion des Primes Générales d’Alimentation (PGA). Les PGA des hommes du rang en faction, officiellement fixées à 2.500 F CFA par homme, quittent le Trésor comme il est prévu mais arrivent aux mains des intéressés, après un jour de périple, à 1.000 F CFA.
« En faisant une promesse on contracte une dette ». En promettant ciel et terre au peuple centrafricain, président Faustin Archange TOUADÉRA contracte ainsi une dette qu’il a intérêt à commence le remboursement. Certes, de promesse à l’acte, il y’a une distance mais il faut commencer à la marche.
Arrivé au pouvoir il y’a 9 mois, le président Faustin Archange TOUADÉRA, conformément aux engagements des Nations-Unies, les Soldats Rwandais de l’Unité d’élite de l’armée rwandaise et déployés dans le cadre de la Mission Multidimensionnelle des Nations-Unies en Centrafrique, assurent sa protection. Toutefois, certains éléments des Forces Armées Centrafricaines, appuyés par leurs frères gendarmes et policiers, sont aussi affectés pour sa protection en complément d’effectifs des Soldats rwandais sur place.