Estimant la situation macro économique et financière de la Communauté économique et monétaire des États d’Afrique centrale (Cemac) suffisamment préoccupante, le président camerounais Paul Biya a organisé, le 23 décembre, une conférence extraordinaire de cette organisation sous-régionale appartenant à la zone franc.
Les six chefs d’État de la Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) ont été rejoints par la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, et le ministre français de l’Économie et des Finances, Michel Sapin, soulignant ainsi le caractère exceptionnel de cette réunion.
Les indicateurs économiques et financiers publiés début décembre par la Banque des États d’Afrique centrale (BEAC) sont assez alarmants. Contrairement à toutes les prévisions, peu réalistes, la croissance a connu une forte et rapide « décélération » pour s’établir à moins de 1 %. Le taux d’inflation est supérieur à la limite communautaire de 3 %. Les demandes d’avances statutaires des États auprès de la BEAC ont été peu raisonnables, gonflant ainsi les dettes publiques et faisant fondre dangereusement les réserves de change. Les déficits budgétaires connaissent des niveaux jusqu’alors inconnus pour s’établir à 9 % du PIB total de la zone.
Devant cette détérioration accélérée, la question du franc CFA ne pouvait plus être évacuée, d’autant que les adversaires de cette monnaie rattachée à l’euro se font de plus en plus nombreux. Le président Idriss Déby Itno n’avait-il pas émis certaines réserves sur cette appartenance à la zone franc ? Curieusement, le président tchadien n’a pas attendu la publication du communiqué final de la réunion de Yaoundé pour regagner N’Djamena.
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