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Centrafrique : « Il faut que ce pays bouge » selon Anicet Georges Dologuélé
Publié le samedi 31 decembre 2016  |  r
Anicet
© Autre presse par DR
Anicet Georges Dologuélé, Président du Parti URCA.
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Bangui – Le président de l’URCA Anicet Georges Dologuélé a salué les performances de la RCA, « il faut que ce pays bouge et chaque mouvement pour aller de l’avant est une bonne chose », position exprimée dans une interview accordée au RJDH ce 30 décembre 2016.

RJDH: Anicet Georges Dologuélé bonjour !

AGD : Bonjour !

RJDH: Vous avez été choisi par le Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Homme comme personnalité de l’Année. Comment accueillez-vous cette nouvelle ?

AGD : C’est un honneur, je suis content que ce Réseau ait pensé à moi, je crois que c’est un honneur d’avoir été choisi, on a été plusieurs candidats je suis très content.

RJDH: Votre fair-play lors du second tour de la présidentielle a beaucoup joué. Neuf mois après, quel rapport entretenez-vous avec votre ancien challenger, je veux nommer le président Faustin Archange Touadéra.

AGD : J’ai fait ce geste à l’annonce de résultat pour mon pays, pour la paix dans mon pays, parce que j’avais bien conscience que les résultats des élections étaient contestés, je savais tout cela mais j’ai préféré accepter pour ne pas qu’il y’ait de recours à des manifestations violentes. Maintenant le président Touadera est président de tous les centrafricains et je fais partie des centrafricains donc c’est notre président.

RJDH: La fin de l’année en Centrafrique a été marquée par l’opération dite ‘’Noel à la maison’’ qui a permis au gouvernement de faire ramener les déplacés à domicile en leur octroyant des facilités de 50000 Fcfa à 150.000 FCFA. Comment vous appréciez cette opération ?

AGD : Il fallait que ces personnes retrouvent un toit descend, et que le site de l’aéroport puisse être dégagé pour des travaux de clôture. Maintenant je ne sais pas si les 50.000 où 100.000 peuvent permettre à une famille qui a vécu depuis 3 ans en dehors de sa propre maison de retrouver une maison à louer ou même de faire des travaux sur sa maison détruite ? La somme me parait dérisoire j’espère qu’elle sera complétée très vite pour permettre à ces personnes de ne pas se retrouver en détresse très rapidement.

RJDH: La RCA, selon la BEAC a repris avec la croissance économique qui est chiffrée à hauteur de 5%, le pouvoir est en bon terme avec les partenaires, les déplacés rentrent chez eux, les salaires sont payés régulièrement, Le gouvernement a remporté le pari de la table ronde qui a permis la mobilisation de 1130 milliards de Fcfa, de grands travaux de réhabilitation des voies publiques sont en cours à Bangui. Ces signes semblent promettant non ?

AGD : Il ne faut pas trop se réjouir sur ce taux de croissance parce que nous partons de loin. C’est un taux qui est normal quand on parle de trop loin. Mais cela ne se traduit pas dans les indicateurs économiques mis en avis de centrafricain. Les salaires comme vous le saviez sont depuis trois ans payés par la communauté internationale. Maintenant qu’ils y’aient des grands travaux cela est positif, mais que cela soit des travaux qui durent dans le temps et non pas des travaux qui dans un an devront être repris. Mais il faut absolument que ce pays bouge et chaque petit mouvement pour aller de l’avant est une bonne chose.

RJDH: Dans un mémorandum, l’ancien président a souhaité la tenue d’un dialogue politique inclusif. Comment appréciez-vous la proposition de François Bozizé ?

AGD : Ya plusieurs propositions de dialogue en cours y compris au niveau de la CEEAC, il faut à mon avis que les forces vives de la Nation se réunissent sous une forme particulière et qu’elles puissent donner leur avis sur ce qui pourrait permettre une réconciliation rapide en examinant notamment toutes ces propositions de dialogue qui sont sur la table.

RJDH : 2016 a été une année électorale en Afrique mais plusieurs de ces échéances se sont soldées par des crises électorales. Je pense au Gabon, au Congo Brazza à la Gambie où une intervention militaire extérieure est probable pour contraindre le président Yaya Djamme à quitter le pouvoir. Que vous inspirent toutes ces réalités ?

AGD : Ce sont les réalités africaines, malheureusement c’est assez rare en Afrique qu’il se passe des élections qui soient reconnues, c’est même assez rare qu’il se passe des élections bien organisées. Maintenant je pense que les uns et les autres doivent épouser la voix de la sagesse, ceux qui organisent des élections pour éviter les biais de banque afin de s’abotter tout un processus de se moquer des électeurs, ceux qui sont au pouvoir d’accepter de partir quand il s’agit de partir et puis de temps en temps dans notre cas nous sortions d’une crise tellement violente que ce qu’on devrait perdre en repartant dans la violence était plus grave que la reconnaissance de ma défaite même si je savais qu’il y’avait pas défaite de temps en temps, il faut prendre sur soi de laisser courir les choses pour la paix et la reconstruction du pays.

RJDH : Comment va l’URCA votre parti ?

AGD : L’URCA a été créée en janvier 2014 et aujourd’hui il s’est imposé sur la scène nationale. Mais c’est un parti qui est en cours de réorganisation. J’étais sûr de gagner les élections, alors qu’on n’est jamais sûr quand on va à une compétition et aujourd’hui il y’a un petit traumatisme qui m’appartient de régler, les militants sont extrêmement enthousiastes et veulent aller de l’avant. Les cadres sont chaos qu’il faut les remuer, mais l’URCA à vocation à être l’un des plus grand partis du pays.

RJDH : Quels sont les vœux que vous portez pour le peuple centrafricain au moment où nous amorçons 2017 ?

AGD : Je souhaite et je formule mes vœux que ce pays connaisse enfin le bonheur, le bonheur de vivre tous les jours sans coup de feu, le bonheur de se réconcilier, de vivre ensemble quel que soit les origines ethniques, régionales et religieuses. Le bonheur de connaitre un début de développement avec les bénéfices de cette table ronde de Bruxelles et des investissements qui peuvent voir le jour pour permettre à nos jeunes d’aller à l’école, à ceux qui ont terminé leur cycle de trouver du travail, à nos agriculteurs de reprendre le chemin de leur plantation et que nous puissions tourner la page de la violence et regarder vers l’avenir. Je souhaite beaucoup de santé, beaucoup de santé à tous mes compatriotes et je souhaite le meilleurs pour notre pays.

RJDH : Anicet Georges Dologuélé je vous remercie.

AGD : A-moi de vous remercier.

Propos recueillis par Jean Fernand Koena
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