Le Chef de Bureau de l'agence humanitaire OCHA, Joseph Inganji a appelé « les instigateurs de l’insécurité » et les « auteurs des actes de violence envers les acteurs humanitaires à mettre l’intérêt des Centrafricains, surtout les plus faibles, au-dessus de toute considération ». Un appel qui fait suite à la recrudescence des attaques contre les acteurs humanitaires observée au cours du dernier trimestre de l’année 2016 en RCA.
Dans un communiqué rendu public ce 28 décembre, le bureau de la coordination des Affaires humanitaires en République centrafricaine indique qu'en 2016, « 336 attaques contre les humanitaires ont été répertoriées » dont « 56,8% sont des braquages et des cambriolages », soldés par la mort de « 5 humanitaires dans l’exercice de leurs fonctions ».
Des attaques qui, selon OCHA interviennent alors que « les crises humanitaires se multiplient dans plusieurs préfectures avec une augmentation alarmante du nombre des déplacés ». Pour illustrer ses propos, l'agence de l'ONU en charge des questions humanitaires révèle qu'au cours du dernier trimestre 2016 « l’attisement des foyers de violence a fait plus de 70 000 nouveaux déplacés ».
Des personnes cachées dans la brousse du fait de l'insécurité et privées d'une assistance humanitaire à cause justement des blocages sur certains axes.
Autre illustration de ce regain de tension sécuritaire, OCHA fait remarquer qu'en l'espace d'une semaine à Bambari, du 23 au 27 décembre, « les humanitaires ont subi trois attaques à main armée ». Conséquences, elles sont obligées de « réduire leur présence et l’intensité de leurs activités dans les zones où elles sont en insécurité ».
Rappelant que « l’action humanitaire n’a d’autre raison d’être que de sauver des vies », Joseph Ingandji fait noter que « s'attaquer aux humanitaires revient à s’attaquer aux populations les plus vulnérables, celles qui ont besoin d’une assistance souvent vitale ».
Selon OCHA, « 1,6 millions de Centrafricains auront encore besoin d’une assistance humanitaire en 2017 ».
par Aristide Tossa