La Centrafrique est souvent présentée comme un « Etat failli » («failed state» en anglais) qu'il faut reconstruire et consolider. Mais est-ce vraiment la bonne approche? Louisa Lombard prône une nouvelle manière d'appréhender les problèmes du pays et appelle à la mise en place de politiques plus innovantes. Elle propose notamment une « politique de distribution ». L'universitaire, professeur à Yale, publie State of rebellion , aux éditions Zed Books. En ligne de New Haven, aux Etats-Unis, elle est l'invitée de RFI.
Vous voudriez, je pense, qu’on se débarrasse de certains stéréotypes ou d’idées reçues concernant ce pays et notamment l’idée que la Centrafrique est un Etat failli. Vous dites que cette analyse de l’Etat failli n’est pas bonne. Pourtant elle structure l’approche de beaucoup d’organisations extérieures intervenant en Centrafrique ?
Louisa Lombard : C’est bien cela le problème, c’est-à-dire que l’on ne peut pas penser à une manière d’organiser la politique qui soit différente de celle des Etats que l’on voit en Europe, par exemple. Le fait que la Centrafrique ne ressemble pas à cet Etat-là, cela apparaît comme un problème pour différents organismes internationaux.
Et cela pose un problème pour régler les problèmes des Centrafricains ?
... suite de l'article sur RFI