Dakar – Les échanges furent rudes au sein de la rédaction de LNC pour parvenir a designer l’homme politique de l’année en RCA. En final, Dologuélé gagne, de courte tête devant François Bozizé, en trois, Martin Ziguélé.
Hautain, méprisant, affichant toutes les caricatures du nègre ayant réussi, n’hésitant pas à accorder des interviews dans son luxueux appartement parisien, Dologuélé avait tout pour être méprisé, d’ailleurs à ce titre, son surnom de “Mr 10%” lui a longtemps collé à la peau.
Mais il suffira d’une défaite, sans doute la plus importante de sa vie, pour que “Mr 10%” devienne “Mr 100% crédibilité”.
Faustin Touadera, soutenu par Samba-Panza et sa clique, par des trucages massifs, des intimidations de fonctionnaires, des centres de vote fictifs, et des urnes bourrées, lui aura volé la victoire présidentielle qui lui tendait les bras. Il l’a dit lui-même. Et immédiatement derrière de déclarer refuser de contester ce vol inique, afin de préserver la paix sociale dans le pays. Allant ensuite jusqu’à adhérer à la requête de Touadera pour une union nationale, qui n’aura d’existence que le fait d’avoir été dit. Un mensonge sans suite, un de plus.
IL INAUGURE L’OPPOSITION EN CENTRAFRIQUE
La politique en RCA a toujours été une affaire de copinage, de tribu, de clientélisme, de “chercher à bouffer”, de Bouki, de griots, et de profiteurs de tous poils. Jamais avant Anicet-Georges Dologuélé, il n’a existé dans ce pays une opposition crédible et responsable.
En quelques mois, au Parlement centrafricain, jour après jour, il a su gagner cette épaisseur qui lui manquait, en ouvrant les yeux ébahis des centrafricains, sur le fait que ce n’est pas parce que quelqu’un est au pouvoir qu’il est interdit de le critiquer quand c’est nécessaire.
Personne n’est intouchable !
L’opposition de Dologuélé à Touadera n’a jamais été systématique, comme on le constate régulièrement en France, mais raisonnée et argumentée.
Et, comme nous le confiait en confidence un confrère américain en poste à Bangui : “Il est certain que Faustin Touadera avec son charisme d’huître ne fait pas le poids face à cet homme, qui est en plus largement bien plus cultivé que lui. Et pour sa crédibilité en Occident, un président polygame, ça ne passe pas, cela fait Roi nègre de comics (bandes dessinées). Mr Dologuélé n’a pas ces tares là. Touadera fait indigène, chef de village face à un Dologuélé plus fin, plus moderne et bien plus subtil.”
ET LES AUTRES ?
François Bozizé arrive en deux, du fait de son entêtement à toujours croire qu’il pourra revenir un jour au pouvoir. Il y pense tous les matins en se rasant.
Putschiste compulsif, il ne saurait en être autrement.
BOZIZE, c’est “SCRAT” l’écureuil du dessin animé ‘L’AGE DE GLACE’, dont l’unique but dans la vie est d’enterrer un gland insaisissable, et qui ne fait que causer des catastrophes, le profil même de l’entêté !
Mais plus que tout, son ombre pèse toujours sur la classe politique, et encore plus, sur les Anti-Balaka, il continue de contrôler à distance.
Surtout avec son fils de retour à Bangui, et qui coordonne les attaques ANTI-BALAKA en toute liberté.
L’embryon de soldats FACA sorti de la formation de l’EUTM-RCA est déjà gangrené par des Anti-Balaka dédié à sa cause. L’EUTM-RCA ne les a pas sélectionné, mais le gouvernement, autant dire par Bozizé lui-même.
Martin Ziguélé, aka “Zig-zag”, lui aurait pu être ce politicien de l’année, ne serai-ce que pour toutes les misères qu’il subit et ne cesse de subir. Mais Martin a deux problèmes : Une absence de courage politique, et un trop grand goût des honneurs. Ca Meckassoua l’avait compris en le bombardant responsable du machin financier à l’Assemblée.
C’était lui, bien plus que Dologuélé qui devait être l’opposant démocratique à Touadera.
N’est-ce pas Bozizé de par son coup d’état en 2003 qui l’avait fait mettre dehors de la Primature ? Touadera n’est-il pas un ancien Premier ministre de Bozizé ? Comment peut-il travailler sans rechigner avec des gens qui lui ont tant été hostile ? Faustin Touadera ne l’aime pas, et il le sait parfaitement.
Mais voilà, Martin Ziguélé est un gentil et pas un tueur politique, DOLOGUELE si ! Et cela fait toute la différence. Dommage, car on l’aime bien !