Le président de la Centrafrique Faustin-Archange Touadéra s’est alarmé de la situation humanitaire dans son pays ravagé par la guerre, demandant 21,5 millions de dollars pour aider le programme alimentaire mondial (PAM) « à prévenir le pire ».
« Le PAM a besoin de 21,5 millions de dollars pour être en mesure de prévenir le pire. Je joins ma voix à la sienne pour appeler les bailleurs ainsi que toutes les bonnes volontés à nous aider à mobiliser cette somme qui permettra de sauver des milliers de vies centrafricaines », écrit le président Touadéra dans un communiqué daté de jeudi.
« Le PAM a récemment annoncé qu’à partir de la fin du mois de janvier, si rien n’est fait, il cessera d’apporter une assistance à des milliers de personnes qui ne doivent leur survie qu’à cette aide. L’heure est donc grave car plus de 400.000 personnes dont 140.000 déplacés et 9.900 réfugiés risquent d’en pâtir », a ajouté le président Touadéra dans son communiqué relayé vendredi par le bureau des Nations unies pour les affaires humanitaires (Ocha).
« Une flambée des prix des denrées alimentaires de première nécessité pourrait entrainer un embrasement dont la Centrafrique n’a pas besoin », a-t-il souligné, rappelant que « la recrudescence de la violence exacerbée par les groupes armés, depuis septembre 2016 » a provoqué 70 000 nouveaux déplacés.
La communauté internationale a promis plus de deux milliards d’euros pour aider la Centrafrique lors d’une conférence des donateurs à Bruxelles en novembre 2016.
Le pays, qui compte 4,5 millions d’habitants, a basculé dans le chaos en 2013 avec le renversement du président François Bozizé par la rebellion Séléka défendant la minorité musulmane, entraînant une contre-offensive des groupes anti-Balakas majoritairement chrétiens.
L’opération militaire française Sangaris (décembre 2013-octobre 2016) puis la Mission des Nations unies (Minusca, quelque 12.500 hommes) ont permis l’élection début 2016 du président Touadéra.
L’autorité de l’Etat peine cependant à s’exercer au-delà de la capitale Bangui. Dans l’intérieur du pays, des groupes armés continuent de se battre ou de menacer les civils pour le contrôle du bétail ou des diamants.
Trois Casques bleus ont été tués début janvier 2013.