Quand l’un des bus de la compagnie Benafrique avait pris feu au centre-ville de Bangui, tout le monde ou presque avait tout de même oublié que cela pourrait soulever une énorme réaction, tant dans les quartiers à Bangui que sur les réseaux sociaux. Plus d’un Centrafricain voit derrière cette compagnie béninoise de transport, un probable réseau mafieux dont le président de la délégation de la ville de Bangui lui-même serait le patron. L’heure est aux multiples questionnements des nombreux Banguissois sur les moyens procéduraux, grâce auxquels, cette compagnie béninoise (Benin Afrique), qui ne ressemble pas d’ailleurs à une compagnie de transport, arrive à décrocher ce gigantesque marché du transport public.
Même si le besoin en transport public se fait sentir énormément aussi bien dans la capitale centrafricaine Bangui que dans les différentes grandes villes des provinces, l’arrivée sur le sol centrafricain du transporteur Benafrique avait soulevé d’énormes doutes sur le choix de cette compagnie béninoise, de même pour sa capacité à assurer dynamiquement le transport public dans la ville de Bangui.
Il y’a quelques semaines, le transporteur béninois Benafrique, avait déployé ses premiers bus dans les rues de Bangui. Mais à la première vue de ces engins, les Banguissoi, dans la majorité, se demandent si ces véhicules résisteront un trimestre sur les routes de notre capitale ? Aujourd’hui avec cet incident, on peut quand-même commencer à donner raison à ceux qui doutaient de ce transporteur. Déjà en voyant ces bus, plus âgés que le président de la délégation lui-même et totalement amortis, l’heure est aux multiples questionnements sur les moyens procéduraux, grâce auxquels, ces vieux engins de ce type ont pu emprunter pour atterrir en Centrafrique.
D’ailleurs pour voir les choses claire de plus près, quand le sieur Emile Gros Raymond Nakombo président de la délégation de la ville de Bangui avait exprimé son intérêt d’avoir une compagnie de transport public pour la Centrafrique, aucun avis d’appel d’offre public tant national qu’international, n’avait été lancé. En flagrante violation des textes des lois sur les passations des marchés publics en Centrafrique, la compagnie Benafrique avait été coptée, selon un Conseiller municipal, par la seule personne et volonté du président Emile Gros.
D’après nos informations, les activités de transport des usagers de Benafrique avaient été suspendues à Cotonou, pour des raisons diverses dont techniques, un peu plus de quatre mois avant leur rencontre avec le président de la délégation de la ville de Bangui qui les a demandés à déménager pour la Centrafrique sans se renseigner auprès de ses frères autorités du Bénin.
« Ce n’est pas une société publique de la Mairie » nous a fait savoir certain personnel qui maitrise le dossier. « Il y a aucune convention de concession et du cahier des charges d’exploitation des lignes du réseau de transport urbain collectif par bus signée entre la mairie de Bangui et l’Administration Benafrique. C’est une affaire privée, un business du Maire avec ses propres partenaires. » renchérit un autre.
Techniquement, les routes centrafricaines ne sont pas prêtes à se familiariser à ce genre des bus. En s’ils sont plus totalement amortis.
Economiquement non plus aussi. Le coût par usager a été dicté par le patron béninois en violation des textes régissant les prix des transports en Centrafrique. C’est ce qui aurait poussé certains Banguissoi à douter de la solidité des bus Benafrique, déjà surnommés dans certains de Bangui « WÈZÈ, le bus du Vodou ».
Créée par un Béninois et appuyée par des Brésiliens, la compagnie Benafrique, autrefois appelée Cotair, est connue à Cotonou pour ses problèmes de pannes techniques régulières sur les routes de la capitale du Benin et de ses coûts plus élevés. Tandis qu’à Bangui, certaines personnes voient derrière cette compagnie la main de Chantale Djotodia qui garde encore un très bon contact avec le président de la délégation de la ville de Bangui Émile Gros Raymond Nakombo. Pour l’heure à Bangui, ce sont les rumeurs qui courent partout et à chacun sa version des faits.