BANGUI–Le musée Barthélémy Boganda, l’un des deux musées du pays est dans un état de dégradation avancée depuis plusieurs années et n’est donc pas accessible au public. Fermé depuis 2012, ce musée qui date de 1960 est en chantier et pour des travaux de réfection partielle. Constat du RJDH confirmé par Albertine Ouaboua directrice du musée Barthelemy Boganda dans une interview exclusive.
RJDH : On voit que le musée est en état défectueux et au même moment s’effectuent les travaux sur le bâtiment, parlez-nous de la situation dans laquelle se trouve le musée en ce moment.
Albertine OUABOUA (AO) : Le musée Barthélémy Boganda est une institution de l’Etat qui a été créé en juin en 1964. A la création de ce musée, c’était un office rattaché à la présidence. Progressivement ce musée est devenu une Direction Générale puis maintenant une Direction. Le bâtiment qui abrite ce musée est un patrimoine parce que ce fut la résidence du feu Barthélémy Boganda, président fondateur de la République Centrafricaine. Comme c’est un patrimoine, on en a fait la vitrine de notre pays. Ce bâtiment n’était pas construit pour abriter un musée, cela a été construit pour une clinique en 1950, la clinique de Monsieur COSTA. Il est devenu par la suite la résidence du feu Barthélémy Boganda. Il a été érigé en clinique à la mort de Barthélémy Boganda. On était obligé de construire des cloisonnements pour installer les objets d’art. Le bâtiment s’est dégradé avec le temps et les objets d’art sont exposés aux intempéries.
RJDH : Est-ce que les objets qui s’y trouvent après le délabrement du bâtiment sont toujours utilisables?
AO : Par rapport à la dégradation avancée de ce bâtiment avec la crise qui a secoué notre pays, le musée a été affecté en 2013 par les pillages, les locaux ont été vandalisés. Et pour sauvegarder les collections existantes, nous avons lancé un SOS à notre partenaire UNESCO qui nous a répondu favorablement, ce qui nous a permis de rassembler les collections existantes, de les empaqueter afin de les épargner. Certains objets qui sont de grande taille sont emballés.
RJDH : Ce qui revient à dire que ces objets emballés ne sont pas utilisables en ce moment ?
AO : Non. Je disais tant tôt que c’est depuis 2012 que le musée a fermé sa porte au public. Quand nous avons fermé le musée, nous avons procédé à des recherches de financements pour réhabiliter ce musée-là. Le gouvernement a manifesté sa volonté pour nous donner une enveloppe qui est peut-être insuffisante mais nous avons commencé les travaux partiels avec cette enveloppe. L’urgence de couvrir la toiture et toutes les autres ouvertures défectueuses dans ces travaux de réhabilitation partielle.
RJDH : Peut-on espérer la réouverture de ce musée à la fin de ces travaux ?
AO : Oui, je disais que c’est une réhabilitation partielle. C’est vrai qu’après ces travaux, nous n’allons pas laisser les objets dans leur état, nous allons les déballer pour les permettre de respirer. Ouvrir le musée à la fin des travaux de réhabilitation, je ne pense pas maintenant, parce qu’il y’a encore des travaux de finition qui doivent se faire. Il y’ a aura les peintures, les installations électriques, les installations d’eau courante, les étagères d’exposition que nous en avons besoin pour remettre en place ces expositions.
RJDH : Et maintenant en parlant de ces perspectives, est ce qu’on peut avoir une idée sur la date de réouverture de ce musée ?
AO : Pour ce qui est de la réouverture de ce musée, je ne peux pas m’aventurer de vous donner une date. Ce qui est là, nous avons élaboré tous les projets qui sont là sous mes yeux. Nous sommes en train de chercher des financements pour les travaux de finition de ce musée.
RJDH : Quelles sont donc les perspectives que vous avez, en ce qui concerne la gestion et les projets d’avenir de ce musée ?
AO : Une fois fini les travaux de réhabilitation partielle, nous avons élaboré un autre projet qui est celui de l’extension du musée. Nous organiserons des activités autour du musée dès que nous aurons les financements. Avoir un aquarium pour recevoir nos visiteurs, avoir un foyer, avoir une aire de spectacle qui permettra à nos jeunes artistes de faire des spectacles et des boutiques de souvenir pour installer nos collections.
RJDH : Madame Albertine OUABOUA, je vous remercie !
Propos recueillis par Juvénal KOHEREPEDE