« Je suis venue en RCA pour la première fois pour un Directeur Général du FMI, parce que je vais personnellement m’engager et donner un signal à nos équipes qui sont sur le terrain, donner un signal au Conseil d’administration du FMI qui représente la Communauté Internationale et puis en général aux pays donateurs, aux pays qui soutiennent la RCA, d’autres organisations multinationales et multilatérales en particulier, pour dire qu’il ya un enjeu majeur qu’il y a un défi multiforme, il y a une population qui veut la paix et le redressement économique, un gouvernement qui s’y attèle, qu’il faut être tous ensemble et non seulement les filles et les fils de la RCA, l’ensemble de la communauté se mobilise à cette fin. C’est dans cet esprit que je suis ici à Bangui » a déclaré Christine Lagarde à la presse centrafricaine
Les mauvaises langues avaient prédit l’apocalypse pour la RCA. C’est plutôt un début d ‘apothéose qui est en train de se manifester avec la venue historique de la Directrice générale du Fonds monétaire International dans ce pays considéré jadis comme un État voyou, mais qui bat actuellement tous les records positifs en matière de la diplomatie et de la mobilisation accrue des ressources.
Oui la RCA est en train de tourner la page la plus sombre de son histoire sous la houlette de son très austère et très intègre Président, le Professeur Faustin Archange Touadera qui a réussi à convaincre cette dame de fer de faire une visite de travail dans son pays. Après avoir mobilisé plus de 1000 milliards de FCFA pour son pays, le numéro un centrafricain espère engranger d’autres fonds pour développer son pays. Pour convaincre le FMI et la Communauté internationale à mobiliser d’autres ressources financières en faveur de la RCA, il a annoncé dans son allocution d’hier le renforcement des mesures visant à la bonne gouvernance. « le Gouvernement vient, à cet effet, d’élaborer un Code de transparence et de bonne gouvernance qui définit les principes et obligations que L’État doit respecter, dans sa législation comme dans ses pratiques, aussi bien pour la gestion de ses fonds et celle des autres administrations publiques que pour les fonds de l’assistance extérieure, accordés par les institutions internationales ou les États étrangers.Par ailleurs, l’Assemblée Nationale vient d’adopter le projet de loi sur la Haute Autorité chargée de la Bonne Gouvernance ».
Voici l’intégralité de la déclaration de Mme Christine Lagarde devant la presse
M. le Président de la République, M. le Premier ministre, Mesdames et Messieurs les ministres, Mesdames et Messieurs les journalistes permettez-moi de vous remercier de votre accueil, et de vous dire le plaisir qui est le mien de venir ici à Bangui en RCA pour la première fois, de même c’est la première fois à ma connaissance que le Directeur Général du FMI visite votre pays. Je vous l’avais promis, je tiens ma promesse, je finis l’année à Yaoundé avec vous et nous commençons l’année ensemble à Bangui.
Je suis particulièrement heureuse d’être venue ici avec les membres de mon équipe parce que votre pays a souffert profondément , parce que la population de la RCA a subi dans sa chair la violence des conflits qui l’ont affecté au cours des dernières années et que nous avons à la fois par le biais des 3 programmes d’urgence dans le cadre de la facilité élargie, nous avons souhaité être aux côtés de la RCA, aux côtés de la population centrafricaine pour l’accompagner dans un moment qui est particulièrement difficile.
J’ai été impressionnée M. le président de la vision qui est la vôtre. La vision qui combine à la fois le souci du développement économique nécessaire mais aussi la nécessité du rétablissement de la sécurité dans l’intégralité du territoire de la République centrafricaine. L’un et l’autre marchent en quelque sorte la main dans la main. Sans sécurité pas de développement, sans développement pas de sécurité.
C’est bien dans la logique de votre vision qui consiste à irriguer à nouveau dans l’ensemble du territoire des services publics nécessaires que fournit un Etat en charge de sa sécurité, en contrôle de sa destinée, c’est dans cet esprit-là que nos programmes s’inscrivent, que le FMI continuera d’être à vos côtés, aux côtés de votre gouvernement et aux côtés des populations de la République Centrafricaine.
Le FMI n’est pas seulement une institution austère et rigoureuse, bien sûr que les grands équilibres macroéconomiques doivent être rétablis, bien sûr que l’autorité de l’Etat en matière fiscale, en matière budgétaire doit être exercée dans la plénitude de ses fonctions et dans le respect de ses grands équilibres.
Mais il nous appartient aussi ensemble de veiller à ce que ce programme bénéficie à la population centrafricaine et nous l’avons ensemble évoqué pendant les discussions extrêmement fructueuses que nous venons d’avoir dans un cadre élargi ensuite en tête à tête. C’est vraiment dans cet esprit-là que nous nous engageons pour que la population de la RCA puisse s’apercevoir dans sa vie quotidienne que le Fonds Monétaire international soutient le rétablissement des grands équilibres macro-économiques, mais aussi soucieux de voir que la dépense publique est affectée aux projets, au paiement, à la prestation des services publics au bénéfice des populations. Le FMI ne joue pas que ce rôle-là. Nous avons mis en place vous l’avez rappelé de manière très claire, je n’y reviendrai pas. Cette facilité de crédit de plus de 110 millions de dollars dont une partie pour l’instant a déjà été décaissée puisque le programme fonctionne bien, que la première revue a été complétée. Nous fournissons aussi de l’assistance technique du soutien en matière de politique économique et ceci, nous continuerons à le faire, nous allons continuer et approfondir ce partenariat M. le Président, nous l’avons vécu ensemble.
Et nous allons continuer aussi à jouer ce rôle de catalyseur qui est le rôle du Fonds Monétaire international parce que les prêteurs internationaux, les autres organismes multilatéraux savent très bien que lorsque le FMI s’engage, il est aussi le garant d’une politique macro-économique responsable, efficace et au service du redressement économique du pays.
Donc, sur l’ensemble de ses trois terrains, à la fois le programme économique avec des financements en place que nous approfondirons l’assistance technique, le soutien aux autorités de l’Etat en matière fiscale, budgétaire, économique et ce rôle de catalyseur que nous jouons à l’égard des prêteurs internationaux et les organisations internationales, nous continuerons à l’exercer à vos côtés en soutien, en partenariat, vous l’avez souhaité, ça correspond aussi à un partenariat historique.
Mais je souhaite souligner qu’il présente une forme probablement un peu différente et particulièrement attentive aux soutiens aux populations en matière sociale en particulier. J’aurai l’occasion demain de rencontrer d’autres interlocuteurs puisque j’aurai le privilège de m’exprimer devant l’Assemblée nationale de la RCA, nous irons ensemble parce que vous me faites l’honneur de m’accompagner. Nous irons ensemble rencontrer les étudiants qui étudient les sciences économiques, j’aurai un dialogue avec eux, et j’aurai après une visite dans une organisation de bienfaisance à laquelle nous ferons un don, ensuite le plaisir de rencontrer un certain nombre de femmes centrafricaines qui sont actives et engagées dans le redressement économique, je souhaiterai une fois de plus de vous dire à quel point le FMI le souhaite et y participera dans le cadre de la vision que nous avons développée au cours de nos entretiens.
Je vous remercie.
Jolino de Ndaba