Les pays de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) ont mobilisés au cours des six dernières années près de 4.000 milliards de francs CFA (plus de 6,6 milliards de dollars) pour financer leurs économies, indique le gouverneur de la Banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC), Lucas Abaga Nchama.
Ce chiffre illustre le rôle de plus en plus important des marchés financiers pour répondre aux besoins de financements, notamment en faveur des infrastructures, au sein de cette organisation régionale composée du Cameroun, du Congo-Brazzaville, du Gabon, de la Guinée équatoriale, de la République centrafricaine (RCA) et du Tchad.
Le premier de ces pays à avoir recours à ce système est le Cameroun. C'était en décembre 2010, pour un montant de 200 milliards de francs CFA (plus de 333 millions de dollars).
Depuis lors, le gouvernement camerounais a multiplié ces opérations et la pratique a pris de l'ampleur. Elle s'est étendue aux autres pays, aujourd'hui en difficulté du fait de la chute des prix des matières première dont le pétrole, leur principale source de recettes budgétaires.
"Ce marché a donc contribué à la diversification et à l'élargissement des sources de financement des Etats, tout en contribuant à la résorption progressive de l'excès de liquidités du système bancaire de la zone", a résumé lors d'une cérémonie mercredi à Yaoundé, le gouverneur de la BEAC, Lucas Abaga Nchama.
C'est le résultat de l'amélioration de l'efficacité de la politique monétaire de la banque centrale régionale et du renforcement la stabilité financière dans la zone, deux actions fortes menées sous l'impulsion de l'Equato-guinéen, qui s'apprête à quitter ses fonctions après un mandat de sept ans pour céder à la place au Tchadien Abbas Mahamat Tolli.
"Il y a lieu également de noter que les résultats de la banque centrale ont été redressés, grâce à une gestion en bon père de famille, rejetant notamment toute forme de spéculation. Ils ont été bénéficiaires pendant toute la durée de la mandature, avec un niveau exceptionnel atteint en 2015, soit 160 milliards de francs CFA (plus de 266 millions de dollars)", indique-t-il en outre.
Pour 2016, les résultats en cours d'examen "devraient être au moins autant que ceux de l'année précédente", ajoute-t-il. F