Des leaders de groupes armés centrafricains ont été visés par un rapport de l’ONG Amnesty International. Cette organisation regrette que ces responsables de groupes armés continuent de profiter de l’impunité en Centrafrique.
Le rapport de Amnesty international parle de personnes soupçonnées d’avoir commis des crimes de guerre, notamment des homicides et des viols. Mais dans un entretien accordé à nos confrères de justiceinfo, Balkissa Ide Siddo, chercheur sur l’Afrique centrale à Amnesty International a cité Patrice Edouard Ngaissona, coordonateur général des Antibalaka, Eugène Barret Ngaïkosset, un chef anti-balaka surnommé le « boucher de Paoua », Thierry Lébéné, alias le « Colonel Douze puissances » ; les anciens présidents François Bozizé et Michel Djotodia et les chefs ex-Séléka Abdoulaye Hissene et Haroun Gaye.
Ces responsables de groupes armés, selon Amnesty International, « échappent aux enquêtes et aux arrestations et, dans certains cas, côtoient leurs victimes au quotidien » peut-on lire dans ce rapport.
Soulevant le cas de Alfred Yekatom, un des responsables Antibalaka, surnommé Rambo, élu député de Mbaiki 5, Amnesty International dénonce le positionnement de certains présumés criminels dans la sphère du pouvoir.
Cette ONG internationale de défense de droit de l’homme, recommande la « refonte totale du système judiciaire de la République centrafricaine, notamment en remettant sur pied ses tribunaux, ses prisons et ses forces de police » indique l’ONG qui table aussi sur l’opérationnalisation rapide de la Cour Pénale Spéciale.
Plusieurs leaders de groupes armés visés par le rapport de Amnesty International et cités par son chercheur sur l’Afrique centrale, sont sous mandat d’arrêt national délivré par la justice centrafricaine, mandat dont l’exécution continue de poser problème aux autorités centrafricaines et à la Minusca.
Dans un rapport publié en juillet 2014, Amnesty International avait soupçonné 21 personnes d’avoir commis des crimes relevant de droit international. Rodrigue Ngaïbona, un chef anti-balaka surnommé Andilo, et Mahmat Abdelkader, un des responsable de l’ex-Séléka, connu sous le nom de Baba Ladé, sont les deux des 21 responsables cités dans ce rapport, à être arrêtés.