Les Aires Protégées de Dzanga Sangha à Bayanga dans le sud-ouest du pays sont menacées par des activités extractives, les recherches et l’exploitation à fonds touristique. Face à cette situation, la ministre de l’Environnement, du développement durable, des eaux et forêt-chasses et pêches, Arlette Sombo-Dibeléa a promis des mesures règlementaires. Elle l’a dit dans une interview accordée au RJDH le lundi 31 février.
RJDH : Bonjour Mme le Ministre. Vous venez d’effectuer un déplacement dans le tri-national de la Sangha, précisément dans les Aires Protestées de Dzanga Sangha. Quel est le mobile de cette visite ?]
b Arlette Sombo-Dibélé : J’ai effectué ce déplacement sur invitation de l’Ambassadeur d’Allemagne, en résidence à Yaoundé. L’Allemagne fait partie des partenaires qui subventionnent le tri-national de la Sangha. L’ambassadeur se rendant sur place pour évaluer les besoins des Aires Protégées de la Sangha (APDS), a fait l’honneur de m’inviter, en passant par les Affaires Etrangères. J’ai reçu l’autorisation par un Ordre de Mission signé par le Premier-Ministre Simplice Mathieu Sarandji, pour me rendre dans les APDS du jeudi 26 au vendredi 27 janvier 2017.
Le premier volet de ma mission avec l’ambassadeur consiste à faire l’état des lieux de notre coopération. Vous savez que l’appui de l’Allemagne est pour la conservation. Ce sont des passionnés de la nature qui se sont réunis pour subventionner donc, il vient constater ce qui se passe sur le terrain avec les finances qui sont octroyées aux Aires Protégées. Nous avons conclu que les choses se passent bien. Vous avez dû entendre que l’expert national aux APDS n’est plus l’ancien, le décret est sorti, confirmant celui que j’avais placé là M. Gervais Pamangui, car sa gestion a été appréciée des partenaires qui avaient mis à ses côtés un comptable. L’Ambassadeur de l’Allemagne était satisfait et moi également de la gestion qui se fait de la manière transparente. Nous avons chacun de compte rendu mensuel de ce qui se fait, du programme d’emploi. Tout ce que j’ai vu est satisfaisant.
Vous avez constaté vous-même la gestion des APDS. Qu’est-ce qui vous a particulièrement marqué durant cette visite ?
Avant que je parte, j’avais en vue certaines questions récurrentes, concernant un décret qui a octroyé un permis d’exploitation minière aux abords des APDS. Sans trahir encore la pensée du gouvernement sur la question, j’ai déjà instruit mes cadres d’étudier la question. Il semble que la population environnante, il semble que même les cadres des APDS surplace aient des plaintes par rapport à cette proximité aux APDS. Vous savez que tout doit se faire conformément aux textes. S’il s’avère que cette exploitation minière ne répond pas et ne correspond pas aux dispositions légales, je peux déjà m’avancer en disant que la chose sera examinée et réglée légalement. Voilà ce que je peux dire au stade actuel de la situation.
S’il s’avère que dans la partie qui concerne les APDS il y’a des activités extractives, qu’est-ce qu’il faut faire pour protéger ces zones dites Protégées ?
Si les faits sont avérés, il y’a deux démarches. La première démarche c’est une intervention chirurgicale nette, c’est de faire rapporter ce décret. La seconde démarche c’est la réparation. Vous savez que les infractions commises dans toutes les Aires-Protégées en Centrafrique sont sanctionnées par le paiement des pénalités. Ici, on va travailler avec les textes.
Il y’a des travaux de recherche qui se font par des chercheurs dans les APDS. Qu’est-ce que vous avez à dire par rapport à leur présence ?
Cette visite m’a permis de constater ce qui était dit de manière récurrente.Il y’a une dame qui est là depuis 1992, qui fait des travaux de recherche sur les éléphants, les primates, nous l’avons trouvé, elle s’est installé, elle a panneaux publicitaires. Là nous allons revenir à la légalité que prône le président de la République. Nul n’est au-dessus de la loi. Il y’a des textes, des protocoles d’accord à avoir avant de s’installer sur un territoire souverain et effectuer une recherche. Donc, c’est un travail qui doit être fait en synergie entre le ministère de l’éducation et des recherches scientifiques, le ministère du Tourisme avec mon ministère pour que chacun de ces ministères ait à recouvrir ses taxes depuis la période d’occupation du terrain par cette dame.
Il y’a aussi la situation interne de Sangha-Lodge, une exploitation touristique sur le site. Nous avons une convention avec le propriétaire, il reconnait qu’il ne peut pas occuper une portion de la zone Dzanga Sangha sans payer. Il y avait un problème, parait-il de délimitation, ça va être régler, je vais envoyer des experts qui vont reprendre les mesures et il est prêt à payer ce qui est du à l’Etat.
Avez-vous constaté d’autres activités qui nuisent aux APDS ?
Je n’ai pas parcouru toute la zone mais je me suis fiée à ce que la population et les cadres qui sillonnent la zone m’ont rapporté. Le seul souci c’est la proximité de l’exploitation minière par des chinois et nous allons l’approfondir dans la recherche d’une solution légale. Il faudrait que la richesse de la Centrafrique soit bénéfique aux Centrafricains.
Autre fait, j’ai assisté à la cérémonie de la destruction des armes de fabrication artisanales dont se servent certains pour les activités de braconnage. Nous avons détruit plus de 200 armes. Ce qui veut dire que les gens travaillent, les forces éco gardes font leur travail pour protéger cette zone, même si nous manquons des moyens. Mais avec l’effort du président de la République et du gouvernement, nous allons tout faire pour protéger nos réserves.