BANGUI — Apres des mois d’arrêt, le plus grand marché de vente de bois de construction de Bangui reprend ses activités. Reprise favorisée par le retour de la sécurité dans les 3èmes et 6e arrondissement de Bangui.
Il est 11h, nous sommes au marché Mangalet, précisément dans le quartier Fatima. Il y a 3 ans, vendeurs et clients avaient déserté ce marché après les événements du 05 décembre 2013. La recrudescence de la violence entre les mouvements armés rivaux a occasionné le vol de bois qui a favorisé la faillite de certains commerçants. Pour continuer leur business et garantir l’avenir de leurs familles, les vendeurs s’étaient éparpillés et ont installé leurs points de vente à Chicago, Petevo et Maya toujours dans le 6e arrondissement.
Ainsi, à la faveur du retour au calme à Bangui, ce marché a repris son ambiance d’antan. Les quincailleries se sont réinstallées et les différents étalages sont garnis de bois. Pareillement pour les ateliers de rabotage et des gargotes qui veulent aussi tirer parti de cette reprise. Aussi, il ne se passe un jour sans que des véhicules viennent décharger des tonnes de bois.
Sur les raisons de leur retour sur cet espace de vente, Anicet Ngam-Ngam un vendeur de bois que nous avons croisé explique leurs motivations : « Il y a beaucoup de raisons liées à cela. D’abord, l’installation au bord de la route a occasionné beaucoup d’incidents et d’autres se sont installés dans des concessions privées où les propriétaires nous posent beaucoup de problèmes. Pour éviter tout cela, nous avons décidé de regagner le marché parce qu’ici, nous sommes chez nous et personne ne viendra nous déranger ».
A quelques pas, nous retrouvons Marguerite Ndapou. Cette Dame note une amélioration de la situation sécuritaire dans la zone et appelle les autres vendeurs qui sont encore sur d’autres marchés à les rejoindre. « Il n’y a plus d’inquiétude. Depuis que nous sommes revenus tout va bien. Nous recevons les clients de toutes les confessions religieuses. Moi-même je suis musulmane donc, je demande à nos frères de nous rejoindre pour qu’on vende ensemble afin de consolider la cohésion sociale », a-t-elle lancé.
Félicien Mataya se réjouit de ce climat de sécurité qui favorise les affaires. Pour rassurer vendeurs et clients, il demande au gouvernement de « procéder rapidement au désarmement ».
Florent, un client rencontré sur le marché s’est aussi exprimé, « je suis heureux de revenir ici. C’est le marché reconnu de la vente des bois. Je suis menuisier et je trouve mieux ici. Il faut parfois dépasser les contraintes de la crise et reprendre les activités dans les zones qualifiées de dangereuses », a-t-il dit.
Avant la crise en RCA, différentes commerçants de la Sous-région s’approvisionnaient en bois sur le marché Mangalet, précisément les tchadiens et soudanais. Depuis la fermeture de la frontière entre le Centrafrique et le Tchad, les grands clients ne sont plus visibles à Mangalet. Tous souhaitent revoir ceux-ci au bénéfice des vendeurs de bois.