BOSSANGOA — Dans une interview accordée le samedi 04 Février 2017 au RJDH, la Préfète de l’Ouham, Mme Clotilde Namboye a salué la stabilité sécuritaire à Bossangoa, mais souhaite le renforcement en personnel et en moyen des forces de sécurité déployée dans l’Ouham.
RJDH : Mme Clotilde bonjour !
CN : Bonjour Madame la journaliste !
RJDH : Madame la préfète, avec la relance des activités cotonnières dans l’Ouham peut-on dire que la sécurité est revenue à Bossangoa après les évènements qui ont secoué la RCA?
CN : Après la crise qui a secoué l’Ouham en générale et la ville de Bossangoa en particulier, je puis dire que la sécurité et la paix sont retrouvées depuis plus d’un an à Bossangoa. La population vaque librement à ses occupations. Mais il faut souligner qu’en dehors de Bossangoa, il y a encore quelques zones d’ombres dans certaines Sous-préfectures comme Markounda, Kabo, Bocaranga mais dans l’ensemble, il y a la quiétude.
RJDH : Vous dites que la sécurité est retrouvée donc les policiers et gendarmes assurent-t-ils leurs responsabilités classiques?
CN : Malheureusement non, nos policiers et gendarmes ont un faible effectif et sont basés précisément à Bossangoa et Bouca. Nous déplorons qu’ils manquent de moyens logistiques et organiques pour remplir convenablement leurs missions. Malgré ce dénuement, il y a des efforts qui se font afin que la sécurité soit rétablie sur toute l’étendue du territoire.
RJDH : Aujourd’hui, les ex- Anti-Balaka sont au pied du mur dans la ville de Bossangoa dans le cadre des activités du pré-DDR. Comment appréciez-vous la collaboration entre les autorités, les ex-Anti-Balaka et la population ?
CN : Sur ce point, Bossangoa est un exemple. Signalons qu’un comité a été mis en place depuis le 22 juin 2016 et qui est présidé par moi-même et co-présidé par le chef du sous-bureau de la Minusca de Bossangoa pour le suivi des activités du pré-DDR. Ensemble, nous avons lancé officiellement les activités du pré-DDR le 22 août 2016. Après des sensibilisations, des Anti-Balaka ont accepté de déposer les armes. Et si vous sillonnez la ville, vous verrez que Bossangoa est embellie, même la tribune qui a été inaugurée hier par le Chef de l’Etat a été construite par ses anciens combattants convertis, le nettoyage des marchés, la construction des toilettes publics. La population les a acceptés et eux aussi ont accepté la population.
RJDH. Le Chef de l’Etat, Faustin Archange Touadera a procédé à Bossangoa au lancement de la campagne cotonnière. Quels sont les enjeux?
CN : La culture de coton, est une culture de rente. Grace à elle, les paysans ont cette chance de faire des cultures vivrières. Par son geste, le Président a boosté les cotonculteurs à faire encore davantage. C’est vraiment une grande joie pour moi et pour ma population.
RJDH : Madame la Préfète, l’insécurité perdure dans certaines Sous-préfecture, cela ne perturbera-t-elle pas les activités cotonnières ?
CN : L’insécurité persiste certes dans certaines villes de la région, sinon on ne peut pas l’enrayer sur le champ et on ne peut pas attendre le retour total de la quiétude pour relancer cette culture indispensable à la RCA. Progressivement, je crois que les choses vont rentrer dans l’ordre.
RJDH. Clotilde Namboye, je vous remercie.
CN : C’est à moi de vous remercier !
Propos recueillis par Bienvenue Marina Moulou-Gnatho