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Un centrafricain détenu illégalement dans une prison secrète au Cameroun
Publié le vendredi 10 fevrier 2017  |  Al Wihda
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© Autre presse par DR
Les prisonniers de la Maison d’Arrêt de Berberati déplorent leurs conditions de vie
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Un leader de la Jeunesse centrafricaine croupit depuis trois (3) ans dans une prison secrète camerounaise.
Mike Stève YAMBETE faisait route de Garoua – Boulaïe pour Douala afin de prendre un vol pour Bangui. Il a été interpellé à Bertoua et conduit à Yaoundé où il sera détenu dans une prison secrète de la Présidence Camerounaise. Depuis ce jour, il n’a jamais été présenté au parquet de Yaoundé et ses parents amis et connaissance demeurent sans aucune nouvelle de lui.

Enquête et lumière sur une détention illégale qui échappe à la justice camerounaise, centrafricaine aussi "peut-être" et aux défenseurs de droits de l’homme.

En Janvier 2014, les nouvelles Autorités de Transition nouvellement élues par le CNT pour diriger la suite de la Transition après Michel DJOTODIA, lançaient un appel à tous les réfugiés dans les pays voisins et à l’hexagone de rentrer dans leur pays la République Centrafricaine.

Ancien Chargé de Mission Spécial à la Jeunesse, au Sport, aux Arts et à la Culture au Ministère de la Jeunesse et Lieutenant de l’Armée Centrafricaine, Mike Stève YAMBETE était à Garoua – Boulaïe en ce temps-là, après un séjour à Kinshasa et Douala quand cet appel fut lancé par la nouvelle "Commandante en chef de l’armée".

Faisant partie des officiers qui étaient à la frontière et qui s’étaient présentés et suivis par les autorités de la Sûreté Nationale du Cameroun, YAMBETE décide de rentrer à Bangui via Douala à travers un vol de Karinou. Avant de payer son billet à l’agence de voyage touristique, il informe la Police, la Gendarmerie et la Direction de Sûreté du Territoire du Cameroun basée à Garoua – Boulaïe de la fin de son séjour et sa destination de transite qui est Douala.

Il quitte Garoua – Boulaïe le 16 Janvier 2014 à 18h à bord d’un bus de Touristique. Arrivée à 21h30 à Bertoua, il sera interpellé par les services de renseignements du Cameroun qui l’ont longuement interrogé. Quelques heures plus tard, un véhicule est venu le cherché pour le conduire à la DST qui va ensuite le transférer dans une Prison Secrète de la Présidence de la République du Cameroun à Yaoundé depuis Février 2014 jusqu’à ce jour.

Que lui reproche-t-on ?

Selon des informations de source très sûres, plusieurs chefs d’accusation pèsent sur Mike Stève YAMBETE : Crime de guerre ; Crime contre l'humanité ; Auteur de multiples cas de viol en Centrafrique ; Mercenariat ; Terrorisme ; Chef rebelle, Chef des Anti-Balaka ; Auteur de tentative de coup d'État à Bangui.

Ces chefs d’accusations ont été les mêmes pour Martin KOUMTA – MADJI alias Abdoulaye Miskine lui aussi, arrêté à Yaoundé quelques mois plus tôt, et libéré en 2015 grâce à une médiation congolaise, impulsée par l’actuel Président de l’Assemblée Nationale de la République Centrafricaine, Abdou Karim MEKASSOUA.

Selon les principes du droit, l’accusé YAMBETE étant de nationalité centrafricaine devrait-être présenté au parquet de Yaoundé qui, ensuite va instruire son extradition vers son pays d’origine, la RCA pour y être jugé. Or, ni la justice camerounaise, encore moins la justice centrafricaine est au courant de sa détention. Aucun code de procédure pénale au monde encore au Cameroun ne prévoit une arrestation arbitraire et une détention illégale de ce genre. Détenir un accusé qui est en même temps un présumé innocent pendant plus de trois (3) ans sans autant le présenter au parquet est une violation grave des Droits de l'Hommes ?

L’exemple du Ghana qui avait arrêté et extradé vers son pays d’origine le leader des patriotes ivoiriens Charles Blé Goude devrait servir de leçon au Cameroun.

Nous avons aussi assisté dans un passé récent à l’extradition par les autorités congolaise de la RDC, qui ont un sens élevé de la notion du droit, de l’ancien Ministre Romaric VOMITIADE, fugitif qui se trouvait au Congo Démocratique. Alors, pourquoi le Cameroun ne suivrait-il pas ces bons exemples ?

Par contre, plusieurs autorités de la RCA ont été informées de cette situation par certains parents et amis du détenu. Mais aucune action pour son extradition n’a été enclenchée.

Les autorités centrafricaines ont-elles peur de demander des comptes à leurs homologues du Cameroun ?

Il est temps que le Ministre de la Justice ainsi que celui des Affaires Etrangères de la République Centrafricaine prennent leur responsabilité pour que tous leurs compatriotes qui subissent l’injustice dans des pays étrangers rentrent chez eux pour répondre de leurs actes s’il le faut devant la justice de leur propre pays.

Ce n’est que le début d’une série d’enquête sur les centrafricains détenus illégalement de par le monde où les autorités centrafricaines les abandonnent à leurs tristes sorts.

Bruno le Révélateur
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