La tension est encore montée de plusieurs crans entre la MINUSCA et des rebelles de l’ex-Séléka. En effet, il y a de cela quelques jours, l’ONU avait prévenu les groupes armés qu’elle ferait usage de la force, contre tous ceux qui voudraient attaquer la ville de Bambari. De la menace, elle est passée à l’action. Car, le 11 février dernier, une colonne de 300 combattants de la coalition MPC/FIRC, deux groupes issus de l’ex-Séléka, qui se dirigeait vers la ville stratégique d’Ippy située à une soixantaine de kilomètres au Nord de Bambari, a été stoppée net. Un hélicoptère de la force onusienne a détruit plusieurs véhicules des rebelles. Aucun bilan humain, jusqu’à l’heure où nous tracions ces lignes, n’était encore disponible mais le moins que l’on puisse dire, c’est que la RCA est encore loin d’être pacifiée, depuis la chute du régime de François Bozizé en mars 2013. En effet, depuis plusieurs mois, de violents combats opposent la coalition MPC/FPRC et l’UPC du Général Ali Darass dans la région de la Ouka, si fait que l’ONU était amenée à renforcer ses positions autour de ladite ville, intégrant les contingents bangladais et gabonais aux forces mauritaniennes sur place.
Force doit maintenant rester à la République
En tout cas, la chienlit est telle que les négociations engagées par les forces onusiennes avec les différents groupes armés n’ont abouti à rien. Alors, que faire ? Faut-il assister continuellement à la déliquescence de l’Etat centrafricain et au massacre sans cesse de personnes innocentes ? Assurément non ! Il est temps, pour la communauté internationale, de siffler la fin de la recréation. Car, trop, c’en est trop ! Les ennemis de la paix doivent être traités comme tels, au risque de voir la RCA devenir comme la Libye de Mouammar Kadhafi où milices et djihadistes font la pluie et le beau temps. C’est pourquoi il urge de prendre toute la mesure du péril en mettant tous les groupes armés au pas. Force doit maintenant rester à la République et non pas à des individus qui, parce qu’ils sont armés, se croient tout permis. Cela dit, le président Faustin-Archange Touadéra doit se secouer ; lui qui, naguère, s’évertuait par tous les moyens à rassurer les partenaires techniques et financiers que la Centrafrique était redevenue un Etat stable.
B.O.