Bangui — La nomination de Toussaint Muntazini-Mukimapa, Procureur de la Cour Pénale Spéciale le mercredi 15 février est vue comme le début d’une réponse aux attentes des victimes de la crise militaro-politique du 3ème et 6ème arrondissement.
Promu Procureur de la CPS, la nomination du Magistrat-Militaire congolais (RDC),Toussaint Muntazini-Mukimapa à ce poste depuis hier est commentée et saluée par les centrafricains de tous bords, particulièrement les victimes et les défenseurs des Droits de l’Homme. Cette nomination est un début de soulagement et réduit l’inquiétude des victimes des violences perpétrées par des groupes armés de 2003 à 2015.
Interrogé par le RJDH sur cette nomination, le président de l’Association des Victimes du 3ème et 6ème arrondissement de Bangui, Apollinaire Mokotémapa a salué cette promotion à la tête de la CPS qui pour lui « est le début du processus de réparation des torts faits aux victimes. Nous nous réjouissons du premier pas exécuté, mais ce que nous attendons, c’est qu’il ait justice et réparation ».
Il a souhaité que la CPS soit pourvue en personnel le plus rapidement pour juger les criminels. « L’attente a été grande, mais que la CPS soit opérationnelle et que les jugements soient équitables, afin de lutter contre le cycle de violences en Centrafrique », a-t-il encouragé.
Chantale Touabena, Coordonnatrice l’Association des Réseaux de la Société Civile en Centrafrique a quant à elle déploré que « la nomination de ce procureur intervient alors que des violations des droits humains s’accentuent à l’intérieur du pays ». Pour elle, « les victimes sont impatientes que justice et réparation soient faites». Elle a noté que « l’appel d’offre du procureur général a été international. S’il est nommé ce qui veut dire qu’il a mérité ».
Environ 20.000 dossiers ont été enregistrés et attendent la mise en place de la CPS pour être traités. L’Ordonnance portant création de la Cour Pénale Spéciale a été signée en juin 2015 par Catherine Samba Panza, présidente de la Transition. / Auguste Bati-Kalamet et Suzan Daworo