Bangui — La peur et la nervosité gagnent de plus en plus le camp des combattants de l’UPC. Le mouvement est désormais obligé de monter des manifestations populaires pour espérer désorienter la pression exercée sur lui depuis quelques jours.
L’UPC de Ali Daras fait face aujourd’hui à deux types de pression. L’une venant de la coalition menée par le FPRC qui l’attaque sur plusieurs fronts et l’autre de la Minusca qui, selon des informations dignes de foi, a exigé le départ de Ali Daras de Bambari avant ce mercredi 00 heure.
Ce n’est, certes pas pour la première fois que ce mouvement armé, issu de l’ex-Séléka se confronte à ces genres de situation. Mais les données actuelles semblent jouer en sa défaveur. Entre fin novembre 2016 et mi-février 2017, l’UPC a perdu plusieurs positions conquises entre temps à ses anciens alliés de l’ex-Séléka. Bria, chef lieu de la Haute Kotto, Yppi, Dashima, zone de diamant fortement prisée par les différentes tendances de l’ex-Séléka, ne sont plus sous la seule influence de l’UPC. Après trois mois de combats, l’essentiel des éléments de l’UPC s’est concentré à Bambari considéré comme le dernier bastion du mouvement.
Aujourd’hui, l’effort en vu de l’UPC est de défendre Bambari contre officiellement la coalition portée par le FPRC. Mais, il sera probablement obligé de défendre cette ville contre la Minusca qui fait monter la pression sur Ali Daras. Il parait évident que l’UPC est entre le marteau et l’enclume. C’est la signification d’un coté de l’ultimatum que la Minusca a lancé à ce mouvement et de l’autre de la détermination de la coalition anti-UPC de marcher sur Bambari.
Face à la pression multiforme, l’UPC et Ali Daras posent des actes qui laissent transparaitre la peur qui gagne les rangs. L’UPC oblige des commerçants de Bambari à marcher pour s’opposer au départ de Ali Daras comme pour dire que le mouvement n’est plus en mesure de se maintenir dans la ville par ses traditionnels (la force). Le mouvement veut faire pression sur la Minusca en passant par la masse populaire. L’autre stratégie, c’est d’éviter de communiquer sur la situation.
La situation de Ali Daras à Bambari aujourd’hui, est comparable à celle de Bozizé en 2013 qui, face à l’avancée déterminante de la Séléka, était obligé de mettre les organisations de la jeunesse, des femmes, les députés dans la rue pour influencer ceux qui pouvaient encore agir. C’est la stratégie utilisée aujourd’hui à Bambari par l’UPC qui semble bien à bout de souffle.