Bangui - Le Coordonnateur humanitaire, a.i. en République centrafricaine, Aboubacry Tall, appelle les parties au conflit dans les préfectures de la Ouaka et de la Haute Kotto à respecter et à faire respecter le Droit humanitaire international (DIH). Il les exhorte aussi à honorer les engagements pris en faveur de la protection des civils et à respecter leurs obligations en vertu des Droits de l’Homme.
Depuis le début de l’année 2017, les préfectures de la Haute Kotto et de la Ouaka sont le théâtre d’affrontements sanglants entre groupes armés rivaux au détriment des civils contraints à des déplacements forcés. La ville de Bambari, chef-lieu de la Ouaka, compte à ce jour 45 000 déplacés pour une population de 160 000 habitants. Depuis fin novembre 2016, environ 20 000 nouveaux déplacés y ont été enregistrés. La ville de Maloum (63 km au nord de Bambari), a récemment accueilli environ 4 000 personnes nouvellement déplacées en raison des affrontements entre les groupes armés dans les préfectures de la Haute et Basse Kotto ainsi que de la Ouaka (Ndjoubissi, Ndassima, Ippy, Bélengo, Mbroutchou et Atongo-Bakari).
Ce regain de violence a entrainé une série de violations massives du DIH, d’entorses à la protection des civils et au respect des Droits de l’Homme. La stigmatisation des communautés d’origine des éléments armés a un impact négatif sur la liberté de mouvement des civils. «Il est intolérable que des civils fassent les frais des rivalités entre groupes armés. » s’est insurgé le Coordonnateur humanitaire. Afin d’apporter une réponse conforme aux principes humanitaires de neutralité et d’impartialité, Aboubacry Tall rappelle aux parties en conflit leur obligation de garantir «un accès humanitaire exempt de toute entrave et conditionnalité ». «Je demande instamment aux groupes armés de ne pas s’opposer à la liberté de mouvement des civils ni à celle des acteurs humanitaires afin que les uns puissent accéder à l’assistance dont ils ont tant besoin et aux autres de sauver des vies » a-t-il ajouté.
Le Coordonnateur humanitaire rappelle et réitère les termes de son communiqué du 25 janvier 2017 relatif aux tensions entre groupes armés rivaux dans la préfecture de la Ouaka et leurs incidences sur la protection des civils.