BANGUI —le Complexe industriel intégré que nous construisons va nous permettre de pouvoir nous inscrire dans une logique de révolution agricole et industrielle. C’est la substance d’une interview accordée au RJDH par Bida Koyagbele ce 23 Février à Bangui.
RJDH : Mr. BIDA KOYAGBELE bonjour !
BIDA KOYAGBELE : Bonjour !
RJDH : Vous avez lancé des travaux de construction d’un complexe industriel à port Sao. Dites-nous, il s’agit de quelle usine ?
BK : il s’agit d’un complexe intégré de quatre usines qui va nous amener à produire de l’huile de table, du savon anti moustique, de l’huile pour la peau à base d’une Ndica, de l’huile anti moustique et une unité de production de tomate concentrée à base de tomate que nous produirons nous même sur une plantation de tomate de cinquante hectares.
RJDH : Qu’est-ce qui vous a motivé à mettre en place cette usine ?
BK : Il faut reconstruire notre pays, créer des emplois, créer de la richesse ,développer le secteur agricole pour nourrir et notre population et l’Afrique. Mais aussi transformer cette production agricole en produit semi fini et fini à savoir : en savon, transformer notre l’huile de palme en huile de table sans cholestérol, transformer cette huile de Ndica en huile pour la peau anti moustique et transformer notre tomate en tomate concentré. Cela va nous permettre de pouvoir nous inscrire dans une logique de révolution agricole et de révolution industrielle. Voilà que la révolution agricole et industrielle prend bien forme en Centrafrique dans ce cadre-là, cette révolution donnera des emplois à nos jeunes et nous permettra de développer le tissu industriel et garantir la sécurité alimentaire à population et à l’Afrique.
RJDH : Quelle sera la nature de cette usine que vous êtes en train de mettre en place ?
BK : C’est une société à responsabilité illimité voilà tout simplement le statut.
RJDH : Mr Bida Koyagbele, combien de personnes comptez-vous recruter pour les travaux de construction et par la suite pour travailler dans l’usine ?
BK : Pour les travaux de construction, on tourne à peu près à deux cents personnes. Là, on a un effectif réduit mais à quelques jours, on était à cinquante. Et à termes on sera à peu près à deux cent pour accélérer les travaux. Par la suite, les quatre usines intégrées, nous emploierons à peu près quatre cents personnes.
RJDH : Et, ils viennent d’où ?
BK : Je tiens absolument à ce que tous les jeunes de Centrafrique prennent part aux travaux, qu’ils puissent animer la structure. Donc, ils viendront des différents quartiers de Bangui et des différentes régions. Que le pays soit représenté au sein de cette structure.
RJDH : Quel sera d’après vous l’impact de l’usine sur la population centrafricaine ?
BK : l’impact, c’est montrer aux yeux du monde que les centrafricains peuvent monter des usines. On peut engager une révolution industrielle. On peut transformer notre matière première en produit fini. Et nous pouvons le faire sans attendre l’aide de l’extérieur. Développer la production agricole mais développer aussi l’agro industrielle et transformer ces produits agricoles en produit fini pour satisfaire une demande africaine énorme.
RJDH : Pensez-vous que ces usines résorberont le chômage des jeunes ?
BK : Non, une partie mais pas tout. On a encore d’autres projets. Mais l’industrie résorbera plus de chômage que l’agriculture.
RJDH : En vous écoutant, vous avez évoqué plusieurs idées. Mais quel est votre objectif final.
BK : L’objectif c’est de reconstruire ce pays qui avait été détruit par la Séléka. C’est de bâtir et créer des emplois, créer de la richesse, développer le tissu industriel. Voilà, l’objectif, le rêve que nous portons.
RJDH : Effectivement, concernant les éléments de la Séléka, avant leur venue, votre usine était au centre-ville. Aujourd’hui, vous êtes au port Sao, qu’est-ce qui justifie cette délocalisation ?
BK : L’usine avait été pillée, et la délocalisation aujourd’hui au port qui est un peu l’environnement naturel, un cadre propice pour pouvoir écouler nos produits et aussi recevoir des matières premières. C’est un atout pour nous. Ailleurs, les industries se construisent au bord des fleuves et ports pour faciliter l’écoulement des produits. C’est idéal aussi pour nous.
RJDH : Avez-vous reçu l’apport du gouvernement ou d’autres partenaires pour la mise en place de ces usines ?
BK : Je pense que nous n’avons pas sollicité le gouvernement. Il y’a des dispositions légales qui sont déjà prises pour accompagner les opérateurs qui veulent implanter des unités de production à savoir la charte des investissements qui nous offre beaucoup d’avantages. J’estime que c’est suffisant et je pense que moralement, il nous encourage et nous soutient déjà moralement et à travers les textes. On a mis à notre disposition quelques éléments pour sécuriser le site.
RJDH : Bida Koyagbélé merci
BK : merci
Propos recueillis par Noura Oualot