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Centrafrique : les violents affrontements de Batangafo menacent-ils l’accord de Brazzaville ?
Publié le mercredi 6 aout 2014  |  Jeune Afrique
L’armée
© Autre presse par DR
L’armée française
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La démission du Premier ministre centrafricain, André Nzapayeké, intervient au lendemain des affrontements entre l’armée française et des ex-Séléka à Batangafo (300 km au nord de Bangui). Des combats qui pourraient fragiliser l’accord de cessez-le-feu signé à Brazzaville.
Le calme est revenu mardi 5 août à Batangafo, que des hélicoptères survolaient toujours, après une journée de combats entre forces de l’opération Sangaris et éléments de l’ex-Séléka à l’entrée de la ville. Le matin, l’armée française est entrée dans cette localité située à 300 km au nord de Bangui, l’ex-rébellion était, elle, cantonnée. Dans le même temps, à Bambari, des représentants de Sangaris et de la Misca ont rencontré le général Joseph Zundeko, chef d’état-major de la Séléka.
>> Lire aussi : Malgré le cessez-le-feu, des affrontements entre groupes armés font 22 morts
Les armes ont commencé à crépiter en tout début de matinée. Les affrontements, particulièrement violents, ont duré toute la journée avant de prendre fin à la tombée de la nuit, vers 17 heures (heure locale).
Les versions des protagonistes divergent. À Paris, l’état-major des armées affirme qu’une colonne Sangaris en mission de reconnaissance a été violement prise à partie par des groupes lourdement armés à l’entrée de Batangafo, où se trouvent un contingent congolais de la Misca (la force africaine). "Les groupes rassemblaient une centaine de combattants étaient coordonnés et ont tenté de contourner notre dispositif", précise l’état-major.
Les Séléka sont armés de AK-47, se déplacent en moto ou en pick-up sur lesquels est monté de l’armement anti-char et des mitrailleuses de gros calibre (14.5). La réponse française est particulièrement violente. Plusieurs groupes d’infanterie accompagnés de deux hélicoptères et de deux avions de chasse Rafale venus de Ndjamena sont mobilisés.
Joint par Jeune Afrique, l’état-major des armées a toutefois refusé de communiqué le nombre exact de soldats français engagés. Un membre la Séléka a fait état de 37 véhicules.
L’ex-rébellion accuse Sangaris d’’avoir ouvert le feu en premier. "Nous n’avons aucune raison de les attaquer", déclare le colonel Djouma Narkoyo, l’un de ses porte-paroles. Ce dernier affirme même que des anti-balaka et des Faca (Force armée centrafricaine) s’étaient glissés dans leur convoi. Sangaris dément.
>> Lire aussi : Ngaïssona et l’avenir politique des anti-balaka
Le colonel Moussa, responsable Séléka de la zone, précise : "Les Français ont envoyé six véhicules sans nous prévenir. Nos hommes qui bloquent l’entrée de la ville sont allés à leur rencontre. Ils ont ouvert le feu. Les avions français ont ensuite bombardé nos positions de 8h30 à 16h45. Ils ont également visé des colonnes qui venaient en renfort de Kabo."
Ce responsable Séléka assure avoir été contacté une première par un colonel de l’armée française lundi entre vers 20 heures. Une rencontre entre les deux hommes a ensuite eu lieu mardi matin.
Difficile de connaître le bilan exact. Côté français, on assure ne déplorer aucune perte. La Séléka parle cinq morts, de deux véhicules et de trois motos détruits.
Il ne s’agit pas des premiers affrontements violents entre l’armée française et l’ancienne rébellion depuis le départ forcé de son chef, Michel Djotodia. Mais ils interviennent moins d’une semaine après la signature à Brazzaville d’un accord de cessation des hostilités entre les différents groupes armés. "Nous prenons l’opinion nationale et internationale à témoin sur ces agressions contraire à la lettre et l’esprit de l’accord de Brazzaville", a ainsi dénoncé le bureau politique de la Séléka dans un communiqué.
À Paris, l’état-major des armées précise que cette opération visant à mettre en place les mesures de confiance va se poursuivre. La cohabitation avec les ex-rebelles risque d’être difficile. "Là où vient Sangaris, les anti-balaka les suivent. Ils doivent partir", déclare le colonel Moussa.
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