L'ambassadeur de France à Prague Charles Malinas a été rappelé à Paris et un successeur nommé afin de permettre au premier de s'expliquer sur l'attribution irrégulière de visas alors qu'il était en poste à Bangui de 2013 à 2016, a indiqué mardi le Quai d'Orsay.
"Il faut permettre à Charles Malinas de se défendre", a souligné un responsable du ministère des Affaires étrangères interrogé par l'AFP. Le diplomate, qui était en poste depuis septembre 2016 à Prague, a été rappelé en février à Paris.
Charles Galharague, ex-ambassadeur de France à Budapest et chargé de mission pour la stratégie et la prospective auprès du directeur général des affaires politiques Nicolas de Rivière depuis 2015, a été désigné pour lui succéder à Prague.
"Comme on a besoin d'avoir une continuité de représentation à l'étranger, on nomme un successeur. Il n'y a rien d'extraordinaire dans cette procédure même si elle reste exceptionnelle", a ajouté le responsable du ministère, s'exprimant sous couvert d'anonymat.
"Il y a eu un problème de respect des critères pour la délivrance des visas, à l'évidence. On a besoin de faire la clarté là-dessus", a-t-il poursuivi sans plus de précisions.
Les "fantasmes" d'enrichissement personnel évoqués dans la presse sont "totalement faux", a en revanche relevé le responsable. L'affaire avait été révélée par le site Mondafrique.com. "Il n'y a pas d'enrichissement personnel, de faute morale. Il y a un problème de respect de la réglementation en matière de visas", a-t-il insisté.
En poste de décembre 2013 à l'été 2016 à Bangui, Charles Malinas a accompagné l'opération militaire française Sangaris destinée à enrayer les violences intercommunautaires en Centrafrique.
"Il a fait un très bon travail en Centrafrique, a géré dans des conditions extrêmement difficiles une situation de conflit, a contribué à ce que la paix soit ramenée dans ce pays, à ce qu'il y ait des élections qui se sont déroulées de manière convenable", a tenu à souligner le responsable.
Sangaris puis la Mission des Nations unies (Minusca, 12.500 hommes) ont permis la fin des tueries massives et l'élection dans le calme en 2016 de Faustin-Archange Touadéra, mais la violence subsiste et une grande partie du territoire échappe au contrôle de l'Etat.