Bouar – L’émergence scolaire des garçons et filles est bloquée au village Kélla-Goffi dans le secteur de Bouar 2, axe Zotoua-Baguerem à l’Ouest du pays. Plusieurs enfants sont employés pour des travaux champêtres et les filles à l’âge de 11-12 ans sont considérées comme une richesse et livrées au mariage par des parents. Un constat décrié par Cyril Mofini directeur de l’école Kélla-Goffi dans une interview accordée au RJDH.
La RCA a signé le traité de droit de l’enfant le 30 juillet 1990 et a ratifié la convention des Nations Unies relative au droit de l’enfant le 23 avril 1992. Ces textes à caractère supranationaux font obligations à la République Centrafricaine de garantir le droit à l’éducation des enfants. Plus de 25 ans après, certains enfants n’accèdent pas à l’éducation. C’est dans ce contexte que Cyril Mofini appelle à l’implication des autorités locales pour combattre la non-participation des filles de l’école.
Le directeur de cette école accuse les parents des élèves d’être la cause de non-participation des enfants « les parents ne veulent pas envoyer leurs enfants à l’école, ils veulent seulement les amener au champ, peut-être faire la pêche, la chasse et faire autres choses que de les envoyer à l’école. Pour les filles, ce sont les parents qui imposent aux filles de ne pas venir à l’école puisqu’ils voient comme leur richesse et si on amène un paquet de sucre ou de café c’est tout si la fille a 10-11 et 13 ans », a-t-il déploré.
Certains parents joints par le RJDH ont rejeté la responsabilité affirmant que ce sont les enfants qui ne veulent pas aller à l’école « nous sommes conscients du phénomène. Mais ce n’est pas forcement la faute des parents, parfois les enfants n’aiment pas beaucoup l’école et préfèrent jouer à la maison », a concédé une dame qui a requis l’anonymat.
Un club des enfants est envisagé pour les sensibiliser à aller à l’école, une initiative des responsables de l’école Kélla-Goffi.