BANGUI – Les victimes de la LRA de Joseph Kony s’impatientent de la lenteur de l’appareil judiciaire et dénoncent l’attitude du gouvernement. Propos avancés par Aubin Kotto Kpénzé, président de l’Association des victimes de la LRA, ce 2 mars à Bangui.
La LRA de Joseph Kony sévit en République Centrafricaine depuis 2008 et a fait plusieurs déplacés et victimes. Les victimes se sont organisées et 1.632 réclament justice entre 2010 à 2016. La plainte du président de l’Association des victimes intervient après la nomination du procureur général de la Cour Pénale spéciale qui a pour compétence de juger sur les crimes de la LRA.
Aubin Kotto-Kpenzé, président de l’association des victimes ne comprend pas pourquoi les autorités ne s’y intéressent pas beaucoup au dossier LRA, « nous avons constaté une indifférence dans le traitement des cas des victimes. Le ministère de la justice avait été saisi sans suite favorable», s’indigne-t-il, et lance que le cas de Dominique Ogwen est un exemple, « il a été arrêté en Centrafrique et traduit à la CPI pour des faits en Ouganda, parce que le gouvernement ougandais se soucie de sa population », souligne-t-il
Il a en outre témoigné son calvaire « je suis une preuve, parce que j’ai été kidnappé. J’ai vécu avec Joseph Kony pendant plusieurs moments. J’ai vu comment les centrafricains enlevés souffrent dans la brousse. Ces rebelles ont pillées, incendiées des villages, ils ont tués des personnes dans la brousse », a-t-il témoigné.
Au moins 1632 victimes sont enregistrées dans les préfectures du Mbomou, Haut-Mbomou, de la Haute-Kotto, de la Vakaga à l’est et nord-est du pays.