Malgré l’assistance apportée par les agences humanitaires et les populations congolaises locales, les plaintes ne manquent pas dans les sites des refugiés
Au Congo-Brazzaville, les quelque 19.500 réfugiés centrafricains accueillis et installés par le HCR depuis 2014 dans la Likouala, cultivent le vivre-ensemble entre chrétiens et musulmans
Malgré l’assistance apportée par les agences humanitaires et les populations congolaises locales, les plaintes ne manquent pas dans les sites. Dans le camp du 15 avril, par exemple, les réfugiés sont mécontents de la suspension de l’assistance alimentaire.
Ils ont dû manifester leur colère, avant de comprendre les explications données par le Programme alimentaire mondial (PAM).
"Je suis veuve, c’est pourquoi je continue à recevoir du riz du PAM. Cela m’aide à m’occuper de mes enfants", témoigne une mère de six enfants qui a perdu son époux dans les violences à Bangui.
Les autres réfugiés n’ont plus droit à cette ration, et cela dure depuis fin 2016.
Le PAM fonctionne grâce aux contributions des donateurs, mais manque actuellement de ressources. C’est dans ce contexte que l’agence alimentaire ne prend plus en charge depuis début 2017 que les plus vulnérables.
Un autre programme, le Cash based transfert, va très prochainement prendre en charge de nouveau tous les réfugiés centrafricains, assure Aloys Robin, chef du bureau PAM à Bétou, une localité située à une centaine de kilomètres de Bangui, la capitale centrafricaine.
La plupart de ces réfugiés sont arrivés au Congo à la suite d’un conflit armé interreligieux entre musulmans et chrétiens. Après trois années passées à Bétou, la tendance est plutôt à l’unité.
"Nous mangeons ensemble et nous cultivons ensemble. Nous avons fait des efforts pour oublier ce qui s’est passé au pays", affirme Nestor Njoum, un des responsables du site du 15 avril.
Les réfugiés appellent à la normalisation en Centrafrique afin qu’ils puissent retourner chez eux. "Nous pensons toujours au pays. Mais, les choses ne sont pas encore en règle, c’est pourquoi nous attendons", indique Prince Ngombe, un jeune réfugié.
Le HCR suit de près cette situation. Son chef de bureau à Bétou, Mohamed Nafion affirme que les conditions ne sont pas encore réunies pour le retour de ces réfugiés dans leur pays. Il faudrait d’abord une tripartite entre le HCR, les gouvernements du Congo et de la RCA.
Ce qui est sûr, les 1979 réfugiés rwandais n’auront plus de statut à partir de janvier 2018. La clause de cessation de leur statut de réfugiés rentre en vigueur dès le 31 décembre.
On dénombre actuellement quelque 3500 réfugiés dans la région, essentiellement des Centrafricains, des Congolais de RDC (près de 13000 individus), et des Rwandais.