Douala (Cameroun) - La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) a officiellement invité l’Union européenne (UE) à revenir sur les négociations de l’Accord de partenariat économique (APE) au terme de la 16ème session du Comité ministériel des négociations (COMINA) de l’APE tenue à Douala.
Le communiqué des ministres de la COMINA dont APA a obtenu copie mardi, est sans équivoque : les ministres ont adopté la position « de ne pas adhérer à l’Accord d’étape en l’état, et de poursuivre les négociations en vue de la conclusion d’un APE régional complet, suivant des formes à définir ultérieurement ».
Dans ce sillage, le conseil de ministres a décidé de convenir avec la partie européenne d’organiser une réunion de haut niveau consacrée au dialogue politique, conformément à l’article 8.3 de l’Accord de Cotonou révisé.
Cet accord, selon Pierre Moussa, le président sortant de la Commission de la CEMAC, « précise clairement que le principal objectif de tout accord commercial de type APE doit être le développement et que les négociations doivent se caractériser par la flexibilité et le respect du partenariat. Or, la façon dont la Commission européenne négocie les APE avec la région Afrique Centrale enfreint la lettre et l'esprit du partenariat de Cotonou ».
Selon le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (MINEPAT), Louis Paul Motazé, la conclusion en gros, c’est que les Etats disent qu’ils sont prêts à adhérer à l’accord signé par le Cameroun, à la condition qu’un certain nombre d’amendements soient observés.
Toutefois, a-t-il déclaré, « nous regrettons cette position unilatérale de l’Union européenne, qui est de dire que les négociations sont terminées. Nous voulons reprendre les négociations, mais nous allons les reprendre en tenant compte des attentes de nos Etats ».
En tout état de cause, les ministres ont pris acte de la présentation faite par le Cameroun sur la phase actuelle de démantèlement tarifaire des produits européens, initiée depuis le 4 août 2016.
Ce démantèlement concerne seulement les produits du premier groupe constitués de 1760 lignes tarifaires comportant essentiellement des produits destinés à la consommation des ménages, soit 30 pour cent du total du groupe, des biens d’équipements 27 pour cent et des matières premières représentant 19 pour cent.