Bangui – un détail capital que l’actuel pouvoir centrafricain semble oublier, c’est qu’il n’a dans les faits, aucun pouvoir effectif, car la RCA est sous totale tutelle de l’ONU, depuis que la France fin 2012 en avait décidé ainsi. L’aval du conseil de sécurité n’était qu’un acquiescement Godillot.
Sans cynisme aucun, mais par froid réalisme politique, le rôle du président centrafricain, à l’égal de celui de la reine d’Angleterre, est fictif, et se limite à brasser de l’air, à faire des discours sans conséquence, et à inaugurer les chrysanthèmes. Le Centrafrique, placée sous tutelle serrée des Nations unis, n’a pas voix au chapitre sur sa destinée, même au quotidien.
L’actuel président de la RCA est Parfait Onanga-Onyanga, le patron de la MINUSCA, certainement pas Faustin TOUADERA.
A partir de là, soudainement s’insurger sur les transports d’armes de la MINUSCA de Douala jusqu’à Bangui, n’a strictement aucun intérêt, ni conséquence. Les français de la SANGARIS en leur temps faisaient la même chose pour équiper leurs soldats, mais, et c’est là le mais, ils prenaient eux, la peine, par pure politesse, d’en informer les autorités centrafricaines en préalable.
Ce que la MINUSCA elle ne fait pas, ni manifestement n’en estime la nécessité.
Une simple raison à cela, les relations entre cette institution onusiennes et le pouvoir de TOUADERA sont exécrables. Conséquence, concernant l’affaire récent des deux conteneurs d’armes de la MINUSCA découverts au port Amont à Bangui, et qui avait mis en alerte la police, avait sérieusement agacé le ministère de l’intérieur. Il fallait trouver une sortie diplomatique pour sauver au moins la face du pouvoir, publiquement ridiculisé.
Quinze jours de secret sur les frictions entre les deux parties, pour aboutir enfin à un communiqué de presse conjoint, censé tout éclaircir, et dont le ministère de l’intérieur est exclus. Tout fut réglé au Palais de la Renaissance et au siège de la MINUSCA.
Le communiqué de presse conjoint n’a convaincu personne. Car si tout baignait si bien dans l’huile, pourquoi attendre 15 jours pour en parler ? Surtout pourquoi en parler ? Ce n’était juste qu’une routine de service. Et plus, pourquoi, Vladimir Monteiro dans sa déclaration ci-dessous s’oblige-il à parler d’incompréhensions et des malentendus ? Cela entre qui et qui ? Les centrafricains jusqu’à ces derniers jours ignoraient tout de ce dossier, gardé secret défense.
Sans le savoir, le porte parole de la MINUSCA confirme bien les troubles au paradis entre l’état centrafricain et la MINSCA. Chose connue, depuis qu’il y a quelques mois, Jean Serge Bokassa, le ministre de l’intérieur avait déclaré que : “La MINUSCA procède à des actions sans nous prévenir, et elle bloque beaucoup de nos initiatives.” ITE MISSA EST (la messe est dite).
Vladimir Monteiro, porte parole de la Minusca : “Lorsqu’une unité de police, ou un contingent est déployé dans un pays, il lui faut des équipements pour travailler, n’est-ce pas ? C’est dans ce cadre que, deux conteneurs de 20 pieds avec des armes et des munitions ont été transportés du port de Douala, comme il est indiqué dans le communiqué, jusqu’à Bangui. Il y a eu des incompréhensions, des malentendus, mais tout a été réglé entre les parties. Et je saisis cette opportunité, pour tranquilliser la population.”
Lingyun Xu Wan