Bangui — Plusieurs cadres centrafricains s’inquiètent du niveau d’exécution des travaux de réhabilitation des infrastructures publiques. Des préfets et sous-préfets affirment ne rien savoir sur ce projet qui pourtant, est mis en œuvre dans leurs localités.
A Baboua, le sous-préfet continue de louer au quartier. Sa résidence n’est pas encore réhabilitée, «je loue au quartier depuis mon arrivée en 2015. Au mois d’Octobre 2016, l’ONG IDC a entrepris les travaux de mon bureau en passant de la peinture et en remplaçant quelques portes et fenêtres. Mais depuis, cette société a disparu sans explication », explique Robert Tora sous-préfet de Baboua.
Les autorités de la Ouaka affirment ne rien savoir sur ce projet, « nous à Bambari, ne savons rien de ce qui se passe. Les édifices publics sont abandonnés », confie une autorité de cette région.
Les habitants de Bamingui Bogoran ignorent aussi l’issue de ce projet, « nous ignorons ce qui se passe autour de ce fond alloué par l’Union Européenne. Nous demandons aux autorités compétentes de tout mettre en œuvre pour que la lumière soit faite sur le dossier » a lâché un notable de la localité.
Dans le Mbomou, plusieurs sources ont exprimé leur insatisfaction par rapport à ce projet, « les entreprises Général Mobilier (GM) et Construction Centrafrique Equipement (CCE) à Bangassou n’ont pas honoré leurs engagements en dépit des 100 millions de CFA reçus » a confié une autorité de Bangassou.
Plusieurs chefs d’entreprises mis en cause dans ce dossier n’ont pas souhaité répondre à nos questions. Ceux qui ont suspendu les travaux, le justifient pas des questions sécuritaires ou le décaissement du reste de l’argent. A Bozoum, Gabin Serge Nakombo, préfet de l’Ouham -Pendé pense que la suspension des travaux se justifie par des questions de fonds, « l’entreprise G3K n’a pas eu la totalité des fonds. Une nouvelle entreprise serait à pied d’œuvre pour reprendre les travaux de réhabilitation des bâtiments administratifs à Bozoum » a-t-il précisé. Contacté par le RJDH, le responsable de cette entreprise n’a pas voulu se prononcer sur ce sujet.
Les sources officielles aux ministères des Finances, du Plan et de l’Administration du territoire, contactées ont toutes évité cette affaire. Le ministre des Finances Henri Marie Dondra est allé jusqu’à lâcher, « c’est un sujet sensible et donc si je l’aborde de mauvaise manière, cela risque de retomber sur moi ».