BANGUI — Sur les Fonds Européens de Développement (FED), l’Union Européenne a déboursé sous la transition, 3,9 milliard de Fcfa pour accompagner le redéploiement de l’autorité de l’Etat en Centrafrique. Une partie de ces fonds a été consacrée à la réhabilitation des infrastructures publiques. Mais une année après, le bilan inquiète plus d’un.
1,6 milliard de Fcfa pour la réhabilitation et construction des édifices publics dans l’arrière-pays. Les données officielles prévoyaient 100 millions de Fcfa par préfecture. Les travaux étaient partis pour durer entre six et huit mois. Mais une année après, le constat semble désolant.
De sources proches du ministère du Plan et de la Coopération Internationale, moins de 40% des travaux sont assurés. Dans une partie du nord, les travaux sont aux arrêts. Au Centre, une partie du nord et à l’Est, rien a commencé alors que les ONG et entreprises ont reçu le premier financement à hauteur de 40 millions de Fcfa.
Il y a inquiétude sur ce dossier. L’inquiétude est d’autant plus renforcée lorsque les sources officielles évitent d’aborder la question. Alors, la population est en droit de se poser des questions sur l’issue ou l’utilisation des fonds dont l’objectif était de créer les conditions pour l’Etat de se redéployer et d’être proche des populations. Ce projet est en train de suivre le même circuit qu’avait pris le don japonais sous Ange Félix Patassé entre 1999 et 2003.
Ce qui est préoccupant dans cette affaire, c’est le silence entretenu ressemblant à la complicité qu’entretiennent les sources officielles censées éclairer la population sur cette question. A l’Union Européenne, les journalistes se butent au silence voire à la peur. Même atmosphère au ministère du Plan de la Coopération Internationale où tous les cadres affirment clairement éviter ce dossier qu’ils qualifient de « sensible ».
« Sujet gênant » au département des Finances où le ministre Henry Marie Dondra saisi par un protocole affirme « c’est un sujet sensible et donc si je l’aborde de mauvaise manière, cela risque de retomber sur moi ».
Alors que cachent ou signifient toutes ces esquives ? C’est la question que le RJDH se pose au moment où il traite ce dossier. C’est la même question que se posent les populations de l’arrière-pays, principales bénéficiaire de ce projet.
Il serait trop tôt de parler de détournement même si les signes nous forcent à avoir ces genres de pensée parce qu’il y avait des entreprises fictives, créées de toute pièce qui ont eu le premier financement mais qui aujourd’hui ont disparu. C’est ce qui arrive lorsque l’Etat choisi de passer outre les procédures.